Des signes partout sauf ici !
Comme si le salut était annoncé partout sauf à Madagascar et que non seulement il ne nous serait pas accordé mais aussi que nos dirigeants le voulaient ainsi. Partout où l’on regarde, à travers le monde, on voit la solidarité, l’entraide, le respect et surtout face à l’adversité, les différences laissent place à l’unité. Non monsieur, ce n’est pas du tout le cas et l’unité a depuis longtemps été jeté dans les c… . On se rappelle par exemple cette fameuse vidéo lors de la cérémonie d’ouverture de la « réconciliation nationale ». Vous m’en direz tant lorsque le président actuel tend la main à tout le monde sauf quand il passe devant Ravalomanana et Ratsiraka, il fait comme s’il n’y avait personne. Où est le respect dit-on de nos jours. On ose parler de réconciliation, et on veut instituer une loi la concernant. Et pourtant, le petit geste même, celui de la poignée de main est sciemment évitée. Et d’ailleurs, en passant, une réconciliation ne se fait pas à travers une loi monsieur. Bref, on en voit partout sauf chez nous, et pourtant, on se prévaut être un peuple « liam-pihavanana », soit en quelque sorte des passionnés de la fraternité.
Comme exemple de fraternité, il y en a eu beaucoup ces derniers temps mais sûrement pas à Madagascar. Cette semaine, nous avons vu Hillary Clinton consacrée par Barack Obama pour être son successeur à la Maison Blanche. Dans une étreinte amicale et à travers un discours bien élogieux, le président américain, qui va bientôt céder sa place, a témoigné sa confiance et surtout son soutien à celle qu’il a battu il y a quelques années de cela. Soutenue par son mari Bill Clinton, déjà président des Etats-Unis lui aussi, ainsi que nombreux de ses pairs démocrates. Ce n’est sûrement pas chez nous qu’on verra un tel geste. A Madagascar, si l’on parle de présidence, tout le monde veut y participer pour toucher le gros lot, et personne ne soutient personne. C’est seulement lorsqu’on a perdu que l’on s’aligne à un candidat ou à un autre pour pouvoir espérer se faire une place au soleil. Chez nous, c’est un peu du style du congrès des républicains. Un congrès qui a consacré le milliardaire Donald Trump comme adversaire d’Hillary et qui n’a vu la présence d’aucun des présidents républicains encore en vie. C’est ainsi chez nous. Un autre exemple concerne le dernier attentat en France qui a vu l’assassinat d’un prêtre catholique en Normandie. Devant l‘église de Saint-Etienne-du-Rouvray, les musulmans et les chrétiens de la petite ville de Normandie se sont recueillis ensemble, trois jours après l’assassinat du prêtre à la retraite revendiqué par l’Etat islamique. Une minute de silence et de prière commune pour rendre hommage au Père Jacques Hamel. Quelques minutes plus tôt, le curé actuel de la paroisse Saint-Etienne s’est rendu à l’heure de la prière dans la mosquée de la commune qui avait été construite sur un terrain cédé par l‘église. Les deux lieux de culte sont très proches l’un de l’autre. Voilà une preuve réelle de ce qu’est la fraternité, la solidarité, l’unité même dans la différence et contre ce qu’il est nécessaire de rebuter. Combien de personnes et surtout combien de nos actuels dirigeants se sont recueillis et ont communié avec la douleur des gens qui vivent ou meurent selon le bon vouloir des dahalo dans le sud ? Ou de ces enfants qui ont péri sur les routes et qu’on a déjà oublié ? Tant d’exemple à citer mais nous ne sommes pas là pour réveiller les malheurs de chacun. Ce vendredi matin, plus de 600 réfugiés ont été secourus, portant à plus d’un millier le nombre de migrants arrivés en Italie ces trois derniers jours. Non loin de la côte libyenne, les bateaux de la Garde côte italienne enchaînent les opérations de sauvetage. Depuis le début de l’année, c’est près de 90 000 personnes qui ont débarqué dans le pays, dont plus de 11 000 enfants, selon un rapport de l’Ansa, une agence de presse italienne.
Voici donc que le monde déborde d’exemple frappant de solidarité et d’entraide malgré les différences et les intérêts qui pourraient être en jeu. Pourtant, ceux de chez nous ne cessent de se déclarer la guerre et de se chercher comme des animaux. Sans jamais faire la paix et accorder le répit à un peuple fatigué et lassé de ces guerres claniques. Personne ne cherche l’apaisement contrairement à ce qui se passe ailleurs. Normal qu’il y ait aussi des signes du développement partout sauf ici. Le seul signe qui se voit ou s’entend actuellement est le glas pour certaines personnes qui ne verront sans doute pas 2018.
Ny Aina Rahaga