Sommet de la Francophonie – « Un enjeu géopolitique et géoéconomique pour Madagascar »
Une interview avec Ndriandahy Mahamoudou, Secrétaire Exécutif National de la Plate-forme Nationale des Organisations de la Société Civile de Madagascar (PFNOSCM)
Madagascar Matin : A l’heure actuelle, plusieurs entités font tout pour annuler cette rencontre internationale. Que pense la société civile sur la tenue du sommet de la Francophonie ?
Ndriandahy Mahamoudou : Malgré les avis divergents des politiciens, le Sommet de la Francophonie est quand même important pour la Grande île. Tout d’abord, la société civile n’a pas de position commune. Mais au niveau de la Plate-forme Nationale des Organisations de la Société Civile de Madagascar (PFNOSCM), on pense qu’il faut voir comment le pays doit profiter de la communauté francophone. Sans perdre de vue qu’il y a un enjeu géopolitique, géoéconomique et géoculturel derrière ce sommet d’autant plus que nous ne pouvons pas écarter de la solidarité des pays francophones. De plus, la France à l’heure actuelle, reste encore le plus brand bailleur de Madagascar.
M.M. : Que faut-il faire donc pour convaincre la population ?
N.M. : A l’heure actuelle, il y a un faux problème. Il faut tout de même noter que la réalisation du Sommet ne doit pas être un souci, ni un blocage pour le pays. Le vrai problème, c’est que nous les malgaches ne savent pas vraiment profiter et exploiter cette grande opportunité pour le pays. Elle est quand même bénéfique pour les malgaches, notamment sur le plan infrastructure, développement économique, culturel, touristique, et surtout sur le plan relation internationale. Comme nous le savons tous, nous attendons près de 80 Etats membres et gouvernement de l’OIF dont 57 membres et 23 observateurs. Ce qui explique que cette activité d’envergure internationale favorise la croissance économique, mais aussi, elle nous aide à trouver une solution rapide et durable pour atténuer la crise actuelle. L’Etat a intérêt à tout arranger et à développer les dialogues politiques entres les acteurs politiques.
M.M. : Que doit faire l’Etat ?
N.M. : Pour le bienfait du pays donc, l’Etat doit développer davantage la communication relative à la francophonie, et expliquer ainsi les avantages que le pays pourra en profiter. En marge de cette grande activité internationale, les opérateurs pourront élargir leurs champs d’activité. De leur côté, l’Etat doit pousser les opérateurs économiques malgaches car c’est une belle opportunité pour des alliances stratégiques au niveau des négociations internationales afin de favoriser les financements au profit du développement local.
R.V.