SAVA – Menaces contre les journalistes !
La nouvelle limite du droit d’expression, d’opinion et d’information est appliquée à l’avance pour les journalistes de la Sava, alors que la loi n’ait encore été validée par la Haute Cour Constitutionnelle (Hcc). Les journalistes de cette région du nord affirment avoir déjà subi des menaces et chantages.
Est-il important de rappeler que les droits de l’homme ont pour objectif de garantir l’effectivité de la liberté d’expression et du droit à l’information. Cette liberté d’expression est considérée comme l’une des fondements de la société démocratique libérale et elle ne peut être limitée que « par le respect des libertés et droits d’autrui et par l’impératif de sauvegarde de l’ordre public, de la dignité nationale et de la sécurité de l’Etat ». A « J+28 » du vote du code de la répression et alors que cette nouvelle loi n’a pas encore été promulguée, certains journalistes font déjà face à d’intenses intimidations, particulièrement lorsque ces derniers traitent des sujets qui critiquent le gouvernement ainsi que les collectivités territoriales décentralisées. C’est le cas dans la région de la Sava où des sanctions ou des menaces de mort ont fusé par téléphone de la part de personnes voulant rester anonymes mais que beaucoup estiment être des autorités locales. Après la diffusion d’émissions politiques et/ou informatives, les habitants sont les premiers témoins de ces interventions téléphoniques entrant en direct sur les ondes, véhémentes envers les gens de la presse.
Inquiétude
Face à cela, les journalistes, surtout ceux qui travaillent dans les médias privés, expriment leur inquiétude sur cette situation mais aussi concernant le nouveau code de la communication qui reste très éloigné de leurs attentes. Ils ont affirmé qu’ils sont poursuivis par les autorités et leurs droits fondamentaux sont bafoués alors que les habitants ont besoin de connaitre les nouvelles de la Nation. Et évidemment, les informations recueillies de la capitale abordent souvent des sujets critiquant non seulement les institutions ainsi que les personnalités publiques mais aussi le train de vie de nos dirigeants. Bien sûr, les différentes manifestations politiques sont très prisées par la population des côtes de Madagascar. D’où cette réaction violente des autorités locales de la région de la Sava envers les journalistes. Par conséquent, ces derniers sont actuellement terrorisés dans l’accomplissement de leur travail puisqu’ils ne sentent plus être en sécurité.
Et leur situation risque de se compliquer singulièrement d’ici peu puisque les journalistes de la Sava ont pris une part active durant le sit-in organisé par le mouvement pour la liberté d’expression mercredi dernier devant le siège de la Hcc à Ambohidahy.
Anna Ra.