Système des Nations Unies à Madagascar – Rencontre avec le président de la HCC
Comme on s’y attendait, la communauté internationale, à travers le Système des Nations Unies à Madagascar, a aussi cherché à s’entretenir avec Jean Eric Rakotoarisoa.
On se rappelle qu’avant-hier, les journalistes du mouvement pour la liberté d’expression avaient organisé et réalisé un sit-in devant le palais de la Haute Cour Constitutionnelle pour interpeller ce même Jean Eric Rakotoarisoa. Une interpellation concernant le code de communication trop inapproprié pour un pays qui se veut démocratique mais que l’Assemblée Nationale et le Sénat ont pourtant adopté sans aucun problème, seulement avec un peu de mise en scène et de tergiversation. Ceci pour donner l’impression que la voix du peuple est considérée et que des discussions peuvent se faire. Quoi qu’il en soit, ledit code de la communication, un code liberticide, est en ce moment entre les mains de Jean Eric Rakotoarisoa et ses confrères pour contrôle de constitutionnalité. Et dans ce contexte, le Coordonateur résident du Système des Nations Unies à Madagascar avait aussi rendu une visite aux juges constitutionnels et notamment au président de la Haute Cour Constitutionnelle le 1er Aout dernier. Jusqu’alors, on ne sait pas encore clairement les tenants et aboutissants de cette rencontre, toutefois, on peut être sûr qu’il ne s’agissait aucunement d’une visite de courtoisie et que le sujet brulant du moment a été évoqué.
Comme un avertissement
Selon nos sources, les discussions étaient axées surtout sur le rôle primordial que tient la Haute Cour Constitutionnelle dans la mise en place d’un Etat de Droit et dans la sauvegarde des droits fondamentaux inhérents à la condition humaine. Sans plus de détails. Toutefois, la grande ligne de cette rencontre nous permet de nous avancer encore plus sur le fait que la préservation de la liberté d’expression et la liberté de la presse était le sujet important évoqué. D’ailleurs, Violette Kakyoma, en plus d’être le coordonateur résident du système des Nations Unies est à la tête de la délégation du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud). Le Pnud qui a contribué en grande partie à élaborer le projet de code de communication avec la société civile et la presse malgache avant que ce code soit perverti par l’exécutif. Il semble donc clair que la visite de cette personnalité au président de la Haute Cour Constitutionnelle sonne comme un avertissement plus qu’autre chose. Un avertissement mais aussi une recommandation aux juges constitutionnels qui ne peut pas être plus claire. Depuis l’apparition de ce code liberticide, les représentants de la communauté internationale à Madagascar en générale et le Système des Nations Unies en particulier n’ont cessé de démontrer qu’ils désapprouvaient l’initiative de l’Exécutif qui cherche à museler la presse et les citoyens. Il nous tarde déjà de voir la réaction de Jean Eric Rakotoarisoa et consorts face à ces avertissements et recommandations qui viennent de partout.
Régis Kabary