Extorsion de fonds – Un maire Tim en prison !
Qu’arrive-t-il à ces hommes politiques élus, nommés ou encore en train de traverser le désert ? Ces derniers temps, beaucoup d’entre eux ont connu les affres de la prison après avoir commis divers délits : trafic en tout genre, faux et usage de faux, et entre autres, extorsion de fonds. Ils sont de différents bords politiques puisque cela ne concerne pas uniquement les opposants, supposés être dans le creux de la vague mais croyant toujours bénéficié de l’onction populaire.
Les politiciens au pouvoir aussi sont tout aussi concernés et pire, ce sont ces derniers qui ont commis les plus graves infractions à la loi.
Il y a tout d’abord ces assistants parlementaires qui abusent de leur position pour faire du trafic de cannabis et de faunes protégées – évidemment interdits à l’exportation – dont les tortues endémiques ou non de Madagascar. Pour l’affaire de trafic de drogue dont les chefs de la bande n’étaient autres que le neveu d’un ministre en exercice et l’assistant parlementaire du député élu dans la Région de l’Atsimo-Andrefana, on sait qu’ils auraient bénéficié d’une récente liberté provisoire et se pavanent actuellement dans toutes les rues de la ville du soleil. Pour eux, la prison est finie et à coup sûr, ils ne vont plus y retourner. C’est pourquoi les observateurs de la vie politique à Madagascar estiment que les « tsy maty manota » existent bel et bien et maintenant c’est au tour des policiers et magistrats, qui ont diligenté les enquêtes ayant abouti à leur incarcération, d’avoir la peur au ventre.
Restreindre la liberté publique
Et pas plus tard que cette semaine, un homme politique très connu puisque le leader du parti Masters, Alain Ramaroson, est aussi envoyé dans la prison d’Antanimora sous l’inculpation de faux et d’usage de faux. Selon les informations, cet opposant au régime actuel aurait trompé des membres de sa famille en utilisant une lettre de procuration d’un autre membre déjà décédé. A première vue, l’affaire n’a rien de politique, ce qui ne serait pas le cas du maire de la commune rurale de Tsimilaho, selon ses partisans. Il faut savoir d’abord que dans ces contrées proches ou lointaines, ce sont les préfets, les chefs de district, ou encore les maires qui font la loi, et ce, aux dépens de la vrai loi, en instituant de nouveaux arrêtés et autres autorisations pour davantage restreindre la liberté publique. Et bien souvent, les actes administratifs ne sont délivrés qu’après avoir … « réparer le Rova ». Apparemment, c’est le cas de Charlie Dolin, le maire de la commune citée supra, dans le district de Bealanana qui a été placé en détention provisoire depuis mardi dernier à la prison de Mandritsara puisqu’il est accusé d’extorsion de fonds. Elu sous la bannière Tim, les partisans de Marc Ravalomanana dans la région de la Sofia crient au scandale et ont déclaré que ce maire est victime d’une machination politique organisée par ses adversaires politiques dont le but est de le destituer à ce poste afin de mettre en place une délégation spéciale. Dans la capitale de Madagascar, cette raison invoquée par les militants pro-Ravalo est tout simplement sans fondements et inconcevable puisque le Hvm et le Tim se sont alliés pour diriger le pays actuellement. Bref, les observateurs estiment que l’accusation de Charlie Dolin pourrait tenir et l’homme aurait justement compté sur cette alliance pour échapper à cette accusation.
J.L.R