Rien à faire dans ce pays
Il n’est plus étonnant si les malgaches cherchent par tous les moyens à quitter le pays, certains partent même en boutre pour rejoindre Mayotte, un pays qui n’est pas si différent du nôtre. Mais le mot d’ordre, c’est maintenant partout sauf ici, tout sauf cette vie. Chaque année, de plus en plus de diplômés se retrouvent sur le marché de l’emploi, sans repère, sans rien pour les guider. Mais aussi, sans rien pour les accueillir, aucune structure et surtout aucun emploi. Le marché du travail est saturé dit-on, et les employeurs recherchent des travailleurs qualifiés avec au moins un début d’expérience et non des débutants qui cherchent à apprendre la dure réalité de l’âge adulte. Ainsi, ces jeunes en quête, souvent, de travail de rêve commence avec une immense déception. Déception qui sera partagée, et l’a toujours été d’ailleurs, par toute une Nation qui voit sa jeunesse en mal de réussite et sur la voie du renoncement. Pourtant, quand on regarde la situation du pays actuellement, on est tenté de dire que ce n’est pas le travail qui manque et que tout reste à faire chez nous, et pour des années encore, il y aura toujours à faire.
Des milliers voire des millions de jeunes ou de moins jeunes se pressent à l’entrée des foires de l’emploi ou des boîtes à recrutement rapide et tant d’autres lorsque ces derniers organisent leurs shows. Curriculum Vitae et un billet de 2000 Ariary pour droit d’entrée en main, l’espoir rempli le cœur de ces braves gens pour trouver un premier emploi ou pour un autre additionnel afin de pouvoir subvenir à leurs besoins. Pourtant, c’est juste que 50% des personnes sans emploi à Madagascar se trouvent être des jeunes. Et pire encore, si on additionne tous les secteurs qui provoquent le chômage déguisé, alors on arrive à près de 85% de la population malgache toutes catégories confondues. Dans ce taux élevé de chômage, selon le Bureau International du Travail, la majorité des chômeurs sont des intellectuels. Ainsi, 85% des 23 millions de malgaches se trouvent en réalité être sans emploi. Idem pour le nombre de personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par mois ???, 85% des malgaches résistent bien en dessous du seuil de pauvreté. Le fait est que les malgaches, faute de trouver mieux, se contentent de travailler dans des conditions inhumaines, des « travails de misère » selon certains. Ce n’est pas de leur faute car il faut bien travailler pour survivre, et heureux celui qui peut encore exercer une activité honnête en ces temps de famine et de sècheresse.
Selon une enquête menée par le Bureau International du Travail toujours, à Madagascar, 75% des personnes qui se considèrent comme pauvres décrivent la rareté de l’emploi comme la principale cause de leur situation. Une situation qui conforte donc le fait que 85% des malgaches sont touchés par le chômage. Mais à bien y réfléchir, la chose paraît absurde vu la situation qui prévaut actuellement dans notre pays. Ce n’est peut être donc pas le travail qui manque mais la volonté tout simplement. La volonté à trouver quelque chose à faire, la volonté de trouver un remède sans attendre qu’on nous l’offre sur un plateau d’argent. La question est simple à résoudre, creusons-nous les méninges pour une fois. Pourquoi des tas d’investisseurs étrangers viennent dans ce pays ? Tout simplement parce qu’il y a de quoi rentabiliser et se faire des profits. Et rentabilité veut dire qu’il y a des rentrées d’argent plus qu’il n’y en a de sorties. Pas besoin d’être économiste ou expert comptable pour le comprendre. Malheureusement, les simples citoyens et encore moins les dirigeants ne cherchent à solutionner la chose. Pour les premiers, le fait est que l’emploi n’existe pas et puis personne n’a d’initiative pour en créer. Il n’est pas étonnant de voir ensuite un petit million ou deux de malgaches se précipiter afin de concourir pour 280 postes. Et là encore, l’Etat joue les maîtres-chanteurs avec des candidats en organisant, en embrouillant puis en annulant carrément ledit concours. Et le cas n’est pas isolé, car c’est ainsi, ça a toujours été ainsi, et dans la mentalité malgache, ce sera toujours ainsi.
C’est comme cela qu’on en arrive à penser qu’il n’y a rien à faire dans ce pays. Tout d’abord, rien à faire parce qu’il ny a pas de travail, il n’y a pas de structure adéquate et surtout aucun effort venant des concernés. L’Etat, premier responsable ne cherche pas à améliorer la condition des malgaches qui doivent se résigner à ne rien faire, à ne rien avoir. Les citoyens eux vivent dans la fatalité, que la pauvreté est une destinée et qu’on ne pourra jamais y échapper. Pourtant, comme nous l’avons dit, tout reste à faire à Madagascar. L’avenir doit se construire et le blason du pays doit être redoré. Il n’en tient qu’à chacun maintenant de choisir.
Ny Aina Rahaga