Il n’y aura pas de grandes vacances pour les journalistes du mouvement pour la liberté d’expression, du moins le départ ne sera pas encore pour les 20 prochains jours. En effet, la Haute Cour Constitutionnelle (Hcc) devra rendre son verdict dans le courant de cette semaine et cela concerne le contrôle de constitutionnalité de la loi n° 2016 – 029 pourtant Code de la communication médiatisée. Rappelons d’abord que le projet de loi en question émanant du ministère de la communication et de la relation avec les institutions a passé sans encombre le cap du parlement. Certains diront même que le projet a même été singulièrement alourdi par un ancien journaliste devenu sénateur de la république lorsqu’il est passé devant la chambre haute. Effectivement, un nouvel article a été ajouté et qui va obliger les patrons de presse à assurer par eux-mêmes les tâches du directeur de publication. Cet ancien journaliste devenu directeur de publication a ainsi proposé à ses pairs sénateurs et députés de Madagascar de renvoyer au … chômage plus de trois centaines de personnes qui ont effectué ce travail. Il faut savoir que les organes de presse dans tout Madagascar sont nombreux depuis la fin de la censure dans les années 90 et rien que dans la Capitale, on recense une trentaine de radios émettant sur la bande de modulation de fréquence, une douzaine de télévisions, une autre trentaine de quotidiens bilingues accompagnés d’une quinzaine de presse périodique et spécialisée, mais aussi une dizaine de site d’informations à temps réel sur la toile.

Une histoire de vengeance

A Antananarivo donc, une centaine de directeurs de publication vont devoir trouver un autre boulot et grossiront le rang des taximen bardés de diplômes et d’expériences. Pour beaucoup, la vengeance de l’ancien journaliste devenu sénateur nommé dans le quota du président de la république, et ce par rapport à son ancienne patronne, est bien savoureuse, et met tout le monde sur le carreau !
Pour les journalistes du mouvement pour la liberté de presse, la semaine est donc décisive et l’attente du verdict de la Hcc sera longue. Dans le cas où cette institution déclare la conformité de cette loi par rapport à la Constitution, il ne resterait plus ainsi que quelques jours avant sa promulgation par le Président de la république. Ce temps sera octroyé à la préparation du départ, non seulement des actuels directeurs de publication mais aussi des membres du mouvement pour la liberté de presse. C’est bien le cas de le dire puisque ces derniers ont l’habitude de ne pas fermer leur … gueule face aux injustices perpétrées par les autorités, à la corruption, aux différents trafics perpétrés par ceux qui gouvernent le pays, mais aussi face aux stupidités de ceux qui détiennent le pouvoir. De toute façon, la population n’a aucunement besoin de toute une gamme de quotidiens qui finalement, parlent à … l’unisson, et par conséquent, la mort de ce secteur est programmée, à commencer par de nombreux organes de presse !

J.L.R