L’insécurité prend de l’ampleur dans tout Madagascar. Le milieu rural est ravagé par les « dahalo » tandis que les villes sont aux mains de différents gangs. Depuis quelques temps, on attaque les églises et les premières cibles sont celles des catholiques. Après l’assaut contre un couvent des sœurs à Moramanga, les bandits ont carrément tenté de tuer le Curé d’Andranovory.

Hier à 1h du matin, le prêtre de l’église catholique romaine à Andranovory, dans la province de Toliara, a été gravement blessé lors d’une attaque de son église par des bandits. Le curé a reçu une balle en pleine poitrine sans avoir eu le temps de réagir. Cette nuit-là, plusieurs hommes armés ont fait irruption à l’intérieur de la chapelle avec l’intention de dérober la cloche. Averti par les bruits suspects, le prêtre s’est réveillé pour voir ce qui se passait. L’un des bandits l’a aveuglé les yeux avec une lampe électrique tandis qu’un autre lui a tiré dessus à balle réelle et a touché sa poitrine. Alertés par le coup de feu, les riverains ainsi que les gendarmes de la brigade de Toliara se sont rués vers l’église pour lui apporter  secours mais les malfaiteurs ont déjà pris la fuite dans le noir sans avoir eu le temps de prendre le butin convoité. Les forces de l’ordre, appuyées par le comité de vigilance villageoise regroupé au sein du « dina », ont bouclé le village pour empêcher les voleurs d’en sortir.

Terreur dans le sud
C’était la deuxième fois consécutive, en l’espace d’un mois, qu’une église catholique est attaquée dans le Sud. La première est survenue le 26 juillet à Ankazoabo Sud où les malfaiteurs ont pris le temps de terroriser tout le village durant une heure avec des tirs en l’air pour s’accaparer de la cloche. Coïncidence ou hasard des faits, les attaques répétitives contre des établissements catholiques depuis septembre 2015 se reproduisent toujours après les déclarations de la «Conférence des Evêques» et de la «Commission Episcopale Justice et Paix» qui dénoncent sans partie pris les maux du pays. A rappeler aussi dernièrement l’attaque à l’endroit du couvent des sœurs dans la sous-région du Mangoro qui n’a fait aucun blessé. Par contre, les forces de l’ordre ne sont jusqu’ici en mesure de donner une hypothèse des réels motifs de cette visite nocturne mais en tout cas, la terreur s’installe un peu partout dans la communauté catholique. D’un autre côté, les dirigeants ne peuvent plus maintenant nier que le pays plonge dans l’insécurité extrême. Aucun endroit n’est plus sûr à Madagascar puisque même les temples religieux et les tombeaux sont les cibles des malfaiteurs.

J.L.R – Dom