Insécurité rurale – Le budget fait défaut
« Plusieurs villes se trouvant en milieu rural ne sont pas épargnées par le phénomène de vol de bovidés. Actuellement, les dahalo ne se contentent plus du bétail mais s’en prennent aussi aux produits de la culture ainsi qu’aux autres animaux », a confié le Dr Lova Rabemanantsoa, maire d’Anjozorobe, hier toute en précisant d’« être obligé de multiplier les dispositifs pour renforcer la sécurité de la population ». Selon le maire, « l’Etat a fait des efforts pour stopper le fléau mais cela reste largement insuffisant. Les responsables civiles doivent ainsi trouver des solutions efficaces puisque le nombre des gendarmes affectés est insuffisant et ces derniers ne disposent pas des moyens adéquats pour affronter les dahalo. Pour le cas d’Anjozorobe donc, à part la collaboration étroite avec les forces de l’ordre locales, renforcer les pactes sociaux et mobiliser les quartiers mobiles pourraient s’avérer être beaucoup plus efficace», a-t-il confié.
Le manque de moyens financiers a, par conséquent, un impact direct sur la vie quotidienne de la population qui se trouve dans l’insécurité totale. Pire, ces moyens ont été fortement réduits ces derniers temps car dans la loi de finances rectificative votée en juin dernier, le budget destiné pour la sécurité est cassé en plusieurs morceaux et pour le deuxième semestre de cette année, il n’est que d’environ 22,8 milliards pour les 3 ministères en charge de la sécurité, à savoir, celui de la défense nationale, de la sécurité publique et du secrétariat d’Etat à la gendarmerie. « C’est pour cette raison que mobiliser la capitale humaine locale est donc importante pour renforcer la paix », a confié le maire. Notons que le milieu rural de la Grande Ile est presque devenu zone rouge et selon un rapport, les zébus volés entre 2011-2013 s’élevaient à 177 794, dont 103 503 retrouvés. La plupart de ces vols se sont déroulés dans les régions de l’Androy, de l’Anosy, de l’Atsimo Andrefana et du Bongolava. La recrudescence du vol de bovidés est due en général au manque de postes avancés ou des postes de gendarmerie, en fait, à l’heure actuelle, seuls 30 % de ses régions ont un poste de gendarmerie. Cette situation est loin d’être résolue, tant que la pauvreté persiste.
R.V