Ce n’est pas réellement une surprise au vue de la situation actuelle à Madagascar et aux dernières hausses des prix de divers produits de consommation ces derniers temps. Toutefois, l’Instat ou Institut National de la Statistique vient confirmer statistiquement l’inflation galopante dans le pays. Selon le rapport de l’Instat, entre mai 2016 et juin 2016, le niveau global des prix à la consommation a augmenté de 0,6%. Mais pour quelques villes de la Grande île, elle dépasse largement cette moyenne. C’est par exemple le cas de la ville d’Antsirabe où l’Indice de prix à la consommation (Ipc) dans la même période s’élève à 1,1%. L’indice des prix à la consommation pour ceux qui ne le savent pas mesure l’évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, calculés par leur part dans la consommation moyenne des ménages. Ainsi, les ménages malgaches n’ont cessé de subir une augmentation des prix alors que les revenus de ces ménages n’ont connu aucune évolution jusqu’à ce jour. Selon toujours les données de l’Instat, depuis juin 2015, la hausse des prix est de 6,4%. Et depuis le début de l’année, plus précisément de décembre 2015 à juin 2016, l’Ipc a augmenté de 3%.

Toujours de pair

Il faut souligner le fait que l’augmentation de cet indice ne signifie pas uniquement la hausse des prix des biens et services consommés par les ménages malgaches. Il est important de savoir que l’augmentation de l’Ipc ou l’augmentation des prix traduit aussi une baisse de la valeur de la monnaie nationale. Ce qui n’est pas sans conséquence dans l’économie du pays. Car la suite logique de la dépréciation de notre monnaie nationale est la baisse du pouvoir d’achat et donc le ralentissement de la consommation. On ne peut donc pas isoler l’augmentation de l’indice des prix à la consommation en pensant qu’il s’agit uniquement d’un indice qui démontre la hausse des prix. Le fait que les prix des biens et services, comme nous l’avons dit, n’est pas un fait nouveau. Cependant, arrivé à ce stade, on remarque que l’Etat n’a toujours rien fait pour remédier à la situation et reste impuissant dans la relance de l’économie malgache. Loin d’être arrivé à mettre en place au moins une stabilité économique et donc sociale à Madagascar, ces derniers ne sont arrivés qu’à détériorer une situation déjà insoutenable pour les 23 millions de malgaches. Et comme tout va toujours de pair, ce rapport de l’Instat va sûrement amener plusieurs autres entités à se rallier aux déjà nombreux détracteurs du régime.

Régis Kabary