L’ancien ministre des Finances et du budget du premier gouvernement de la quatrième République est poursuivi pour transfert  illégal de postes budgétaires. Traduit devant la Chaîne pénale anti-corruption hier avec huit autres personnes, Jean Razafindravonona passera un deuxième jour devant les juges. 

Jean Razafindravonona est le ministre des Finances et du budget du gouvernement Kolo Roger, le premier gouvernement de la IVème République. Avant cette nomination, il était le directeur général du budget du même ministère et en même temps, professeur en économie et parmi ses hobbies, on peut lire dans son curriculum vitae que l’homme est amateur de basket-ball et de chasse et pêche tout en étant un joueur de … valiha ! A son actif, l’homme a écrit plusieurs ouvrages dont des guides pour le département du budget, des études sur les échanges entre Chine et Madagascar et sur l’impact des investissements directs étrangers chinois sur notre pays, et entre autres, l’analyse du document stratégique de réduction de la pauvreté de Madagascar.  De 2002 à 2007, Jean Razafindravonona était le directeur général de l’institut national de la statistique (Instat) si auparavant, il occupait le poste de directeur des statistiques des ménages. C’est dire que l’homme, âgé de 52 ans actuellement, a passé une très grande partie de sa carrière au sein de l’administration publique et bien sûr, maîtrise les différentes procédures exigées par la loi, notamment concernant les départements du budget et des finances.

Pratique courante
Du coup, beaucoup ont été étonnés du motif de sa convocation devant la Chaîne pénale anti-corruption hier matin. Effectivement, les réactions des observateurs de la vie nationale sont très diverses à ce sujet et la plupart croyaient plus à un canular. C’est bien le cas de le dire puisqu’on sait que dans tous les ministères, les postes budgétaires pour le recrutement de nouveaux agents, par exemple, restent aux mains de quelques personnes hauts placés alors que ce sont les différentes directions au sein du ministère qui en ont fait la demande. Chaque année, ces dernières attendent en vain le renforcement d’effectifs puisque les postes ont été déjà accaparés par d’autres services. C’est aussi le cas pour le budget proprement dit et mieux même, c’est une pratique presque courante au sein de l’administration publique. D’un autre côté, les observateurs aimeraient aussi connaître le montant de ce transfert … illégal, s’il s’agit d’argent, et le ou les destinataires. En tout cas, Jean Razafindravonona se trouve maintenant dans une position très délicate et à notre connaissance, il est le tout premier ministre des Finances et du budget à être traduit devant la Chaîne Pénale anti-corruption.

J.L.R