Nous n’irons pas par là !
L’heure de l’Afrique est arrivée et les yeux du monde entier sont rivés sur le continent et sur le peuple africain parce que dans quelques années, le continent noir deviendra sûrement l’un des pôles de développement les plus actifs au monde. Le fait est que l’Europe entre maintenant en crise et que le système européen vient de trouver sa faille à travers la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne. En ce qui concerne l’Amérique et surtout les USA, ils se trouvent actuellement à la croisée des chemins avec la gestion de l’après Obama. Choisir entre Trump ou Hillary n’est pas chose facile en effet. Pour ce qu’il en est de l’Asie et de la Chine, en particulier, voici que l’économie et la production asiatique et chinoise ont atteint leur point culminant. Présente partout dans le monde mais commence à être la proie de la concurrence. En Afrique, il ne manque rien pour supplanter tout le monde, et ce d’un seul geste. D’un revers de la main, l’Afrique pourra balayer ces années de pauvreté et d’endettement. Ces années de soumission à la volonté des pays riches. Car en fin de compte, nous disposons des matières premières que les autres ont épuisées chez eux. Nous disposons actuellement d’une main-d’œuvre, d’une jeunesse qui ne demande qu’à travailler. Et par-dessus tout, nous disposons de l’esprit et de l’ingéniosité qui n’est pas pour nous désavantager face à ces autres.
Il est donc clair que l’Afrique a entre ses mains son avenir et dans peu de temps surpassera ces pays qu’on dit émergents ou développés. Pour preuve, l’Afrique est actuellement le chantier de plusieurs grands projets, loin d’avoir à envier ceux des pays développés. Pour exemple, le projet « Diamniado Valley » au Sénégal. Estimé à 60 milliards de francs CFA, la « Diamniadio Valley » est certainement l’un des projets les plus ambitieux et les plus coûteux de ces dernières années. S’inspirant de la Silicon Valley, les officiels sénégalais veulent faire de Diamniadio une destination privilégiée de l’innovation et de la recherche dans le domaine des TIC. En ce moment, le Nigeria entreprend aussi la modernisation de son réseau ferroviaire à travers une collaboration sino-nigériane. La modernisation du réseau ferroviaire aura coûté au gouvernement nigérian 12 milliards de dollars. Cette remise à niveau comprend également la construction d’une ligne à grande vitesse entre Lagos et Kaduna. Le TGV était mis sur les rails en mars 2016. Des travaux qui présentent donc des coûts non négligeables mais avec des avantages certains aussi qui apporteront à ces pays une assurance du développement. Pour le Maroc, il s’agit de l’aménagement de la vallée du Bouregreg. Après une première phase de travaux entamée en 2006 qui a changé le paysage de la ville de Rabat, notamment avec la mise en place du pont Hassan II, du tramway de Rabat Salé et du tunnel des Oudaya, la ville de Rabat a lancé la deuxième phase du projet d’aménagement. Ce deuxième plan, qui permettra la construction de nouveaux espaces urbains, sera financé à hauteur de plus d’un milliard de dollars et va réhabiliter et transformer 6000 ha de la vallée du Bouregreg. Même la Côte d’Ivoire s’y est mise avec la construction du train urbain d’Abidjan. Prévu pour 2019-2020, le train urbain d’Abidjan, rebaptisé “Métro d’Abidjan”, est estimé à 1,2 milliard d’euros. Il comptera 13 stations et desservira l’agglomération d’Abidjan, en partant d’Anyama au Nord, jusqu’à l’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny au Sud, soit une distance de 37km. Ce métro, qui sera fréquenté par plus de 250 000 passagers par jour, va permettre de faciliter le transport à Abidjan et de ses 20 millions d’habitants soit la totalité de la population malgache.
En ce qui nous concerne, nous sommes sûrs que même d’ici la réalisation du train d’Abidjan, rien ne changera ici chez nous. Nous ne profiterons sûrement pas de ce vent de développement qui souffle sur le continent africain. Non pas que nous soyons pessimiste au point de penser que le pays ne se développera jamais. Mais les faits sont clairs, la mentalité des malgaches est contre toute forme de développement, d’amélioration. Pour vous faire une idée, à peine installés, certains nouveaux bacs à ordures, qui viennent d’être mis en place à l’Avenue de l’Indépendance, ont été arrachés de leur emplacement. Ils ont été volés ou vandalisés. Il faut dire que malgré les efforts d’embellissement de la Ville, les personnes mal intentionnées trouvent toujours quelque chose à faire pour la rendre moins agréable à voir et/ou à vivre. Alors que ces nouvelles infrastructures contribuent largement à donner une belle image pour la capitale. « La mentalité des Malgaches est-elle vraiment tombée aussi bas que cela? Ou est-ce que c’est le concept de « développement » qui ne pourra jamais trouver sa place à Madagascar? » Voilà ce qu’il en est, même pour les petites choses, nous ne savons comment faire pour les garder intact. Comment pourrions-nous espérer un quelconque développement. Nous n’irons jamais par là, ce n’est pas pour nous.
Ny Aina Rahaga