Rappel de l’Histoire – Des régimes marqués par le sang !
Comme l’histoire ne s’oublie pas, avons-nous spécifié dans notre édition d’hier, on commémore ce jour le 25ème anniversaire du 10 août 1991 où la marche appelée « pacifique » vers le Palais d’Iavoloha qui s’est terminée dans un bain de sang. Avec le recul, le peuple malgache a compris que l’initiative des Zafy Albert, Andriamanjato Richard, et entre autres du Général Jean Rakotoharison dit Voaibe, était loin d’être innocente et le bilan était lourd : ce fut un véritable carnage dans les rangs des forces vives. Pour ce qui est de la commémoration proprement dite de l’événement ce jour, aucune organisation n’a été préparée et pire, tout le monde semble oublier maintenant le sacrifice des vies de plusieurs centaines de personnes qui ont milité pour le changement.
En tout cas, cela nous rappelle que la majorité des mains des anciens chefs d’Etat à Madagascar sont tâchés de sang, à commencer par le « Père de l’indépendance ». Effectivement, la Force républicaine de sécurité, le célèbre Frs, a tiré sur la foule devant l’Hôtel de Ville d’Analakely. Le « tsak-tsak zato arivo » du Président Philibert Tsiranana qui faisait référence au staccato du pistolet-mitrailleur israélien Uzi – a fait de nombreux morts mais aussi de déportés à Nosy lava.
Décimés
Une année avant les événements du 13 mai 72, la population du sud a aussi subi les foudres du même Philibert Tsiranana, notamment les militants Monima de Dada Monja mais aussi les Antandroy. C’était le 1er avril 1971 mais bizarrement, peu de livres d’histoire de Madagascar ont retenu cet autre massacre qui s’est déroulé durant la première république. Et peu avant l’accession du Capitaine de Frégate Didier Ratsiraka à la tête du pays, on se rappelle aussi de l’assassinat du Colonel Richard Ratsimandrava, le 11 février 1975, qui reste un mystère jusqu’ici. Durant la deuxième république, plus précisément le 31 juillet 1985, les adeptes du kung fu se sont faits décimés par les forces de l’ordre si d’autres ont été déportés. La transition de la Haute Autorité de l’Etat (Hae) de Zafy Albert n’était pas aussi en reste si on fait référence à l’autre tuerie du 31 mars 1992 à Soanierana Ankadimbahoaka. Et la fin de l’autre mandat de l’Amiral rouge durant la troisième république s’est terminé par un affrontement militaire provoquant des centaines de morts dans toute l’île jusqu’à ce que les forces pro- Ravalomanana aient pris le dessus. Peu avant son départ pour l’exil, ce dernier a aussi ordonné l’autre massacre du 7 février 2009, selon la Justice malgache.
Ariane Valéry