Fiakarana Anosiala – Les Chinois défèquent dans les champs !
Ils sont actuellement bien installés mais selon les habitants, ils n’ont pas construit de latrines pour leurs besoins et ceux des ouvriers malgaches qui travaillent dans cette carrière de pierre. Résultat : les champs des paysans malgaches en sont dévastés et l’odeur nauséabonde est sentie à plusieurs kilomètres à la ronde. D’un autre côté, l’Office national de l’environnement ainsi que le maire de la commune d’Anosiala interdisent aux journalistes de mener leurs investigations sur l’impact réel de l’exploitation chinoise à Fiakarana.
Effectivement, des journalistes sont descendus dans le fokontany de Fiakarana, commune rurale d’Anosiala, dans le district d’Ambohidratrimo pour constater de visu et mener des enquêtes sur l’impact réel de l’exploitation chinoise. Mais grande fut la surprise des gens de la presse quand ils étaient en face du maire de cette commune et d’une équipe de l’One qui leur ont intimé de quitter immédiatement les lieux. Pour le cas de l’One, rien n’étonne plus personne puisque les derniers permis environnementaux délivrés par cette institution ont tout simplement dévasté l’équilibre environnemental, l’économie et la société des régions concernées. C’est le cas de l’exploitation aurifère de Soamahamanina qui a évidemment reçu la bénédiction de l’inamovible directeur général de l’One ou encore celui de la production d’ilménite de Toliara Sands.
Mais malgré cette interdiction, on sait que la plupart des habitations de Fiakarana présentent des grandes fissures causées par le dynamitage d’une carrière procédé par des chinois. C’est aussi le cas des tombeaux et le chef de fokontany s’oppose désormais à toutes les funérailles.
Malin plaisir
Pour les éleveurs de poule pondeuse, les œufs sont devenus pourris et les pertes sont colossales avec les dernières productions. Mais ce sont les paysans agriculteurs qui paient un lourd tribut pour la simple raison que les Chinois ont oublié de construire des latrines et ces derniers ainsi que les autres ouvriers et employés malgaches prennent un malin plaisir à déféquer un peu partout mais surtout dans les champs d’ignames, d’herbes et d’arbres fruitiers. A coup sûr, le taux de la défécation à l’air libre va connaître un grand boom cette année, notamment sur les hautes terres. D’un autre côté, l’eau n’arrive plus aux villages de Fiakarana et d’Ambohipanasina puisque ceux qui exploitent cette carrière ont bouché les canaux ramenant ce précieux liquide pour la population. En même temps, les habitants craignent l’inondation des rizières dès la première pluie. Et avec le chemin en terre construit par les chinois, d’énormes poussières de couleur rouge recouvrent les habitations, les autres champs à proximité de la route, ainsi que les gorges, narines et poumons de la population. De très nombreux cas de problèmes respiratoires sont enregistrés dans cette commune et ses environs et les centres de soins en sont submergés.
Luc Matthieu