En ces moments sombres que traverse le pays, il est vital que le peuple malagasy s’unisse pour contrer cette volonté de rompre les droits qui lui sont inaliénables, de redonner à la Patrie une chance et un avenir, de contrer ce qui semble être le début d’une dictature. Il est temps que le peuple, qui a souffert toutes les misères de ce monde et ayant subi les affres et dérives d’individus peu scrupuleux, réclame son dû. Ces quelques mots d’introduction auraient bien pu être prononcés pour galvaniser la foule d’il y a 25 ans déjà afin que cette dernière soit convaincue de l’utilité du sacrifice qu’elle allait faire. Puis, c’est devenu une méthode afin de s’attirer les faveurs et la sympathie du peuple. Et pour y arriver, il faut être bon démagogue comme nous l’avons vu pas plus tard que lors de la  dernière élection présidentielle de 2014. Les discours sont bien conçus, bien huilés pour qu’aucun mot, aucune syllabe ne tombent et que le peuple y croit, pour que le peuple ait foi en celui qui parle et le considère comme celui qui les mènera à la victoire. Mais combien de fois les malgaches ont-ils été déçus depuis ces temps là où les premières révolutions ont été initiées ? Combien de fois a-t-on promis monts et merveilles à ces gens si particuliers doués d’un cœur compatissant et de l’innocence d’un enfant lorsqu’on lui parle ? Et pourtant combien de fois l’a-t-on trahi à des fins purement personnelles ?

Tout cela a été fait exprès mon ami, et non pas que nous soyons partisans de la théorie du complot mais des personnes peu scrupuleuses et mal intentionnées continuent d’agir dans ce sens tout en sachant qu’une fois de plus, une fois encore, une fois de trop, c’est le peuple qui en paiera le prix fort. Leur mode d’emploi est très facile à déceler et ne change pas ou peu au fil du temps. Ces derniers n’usent d’aucun diplôme et n’en ont pas besoin d’ailleurs. Il suffit d’être éloquent et de savoir parler. Mais pour le rendre efficace, ils se sont offert un outil indispensable à leur réussite qui n’est autre que ce label « vu dans les médias ». On s’explique : ils se sont offert les services des gens dans le métier afin que ces derniers servent leurs intérêts et qu’ils puissent arriver à leurs fins. Aucun diplôme ne leur a été nécessaire pour cela, ce qui a fini par convaincre les malgaches que l’éducation et les diplômes ne servent finalement à rien, et voilà que le premier objectif est atteint. Celui qui fait exprès a donc à son service tout un régiment de communicateurs qui vont faire entendre et comprendre au peuple le message qu’il a envie de faire passer. Seul ce régiment comprend réellement ce qu’il en retourne. Bien sûr, les mots et les phrases sont compris par la majorité voire la totalité des malgaches. Mais la langue que parlent ces derniers sont une langue qui se parle à la télé, à la radio et dans la presse seulement. Une langue que le citoyen lambda comprend très bien mais qu’au fond il ne comprend pas très bien. Encore une fois, c’est fait exprès car seule une chose comme ça le démarquerait de la multitude, du peuple qui a renoncé à l’éducation et aux diplômes. C’est fait exprès pour qu’on lui fasse confiance et ces deux là vont de pair. L’exemple parfait pour l’illustrer est celui du pharmacien qui est le seul à comprendre cette ordonnance du docteur, indéchiffrable pour le simple patient. Seul celui qui l’accompagne le comprend et voit où il veut réellement en venir. Entre parenthèse, voilà pourquoi ceux qui n’arrivent plus à le comprendre se font virer et se retrouvent du bord de l’opposition. Cet homme qui est le responsable de tout ce qu’on vient de dire mais surtout responsable de la pauvreté des malgaches actuellement, cet homme qui nous a fait des discours comme celui qu’on a écrit au tout début de ce message est unique en son genre et n’a pas son égal dans le pays. Ce qui est loin d’être à son honneur.

C’est à cet homme que l’on s’adresse lorsqu’on dit que Madagascar qui est déjà l’un des pays les plus pauvres de cette planète, n’est pas « un terrain de jeu où les mises sont l’argent et le pouvoir et le peuple un simple jeton ». Et si celui qui fait exprès de jouer de la vie des malgaches continue de faire ce qu’il fait, c’est que lui et son régiment ne sont pas aussi experts qu’on le pense. Car ils n’ont pas compris le message que le peuple leur envoie depuis un certain temps. Mais peut être font-ils aussi exprès de ne rien comprendre et de ne rien entendre ? A bon entendeur.

Ny Aina Rahaga