Encore une fois, les habitants de cette petite commune et de ses environs se sont donné rendez-vous pour réclamer le départ définitif des chinois. Après la décision du gouvernement de suspendre les activités relatives à l’exploitation aurifère de Soamahamanina, la tension reste vive et la population ne décolère pas.

Encore une fois, les habitants de l’Itasy sont montés au créneau en exigeant, non plus l’arrêt de l’exploitation aurifère faite par la société chinoise Juxing Mines, mais tout simplement, son départ de toute la région. Et pour une fois, ils se sont bien organisés en confectionnant en premier lieu, des banderoles, certes très artisanales, mais assez explicites pour être vus par la presse venue nombreuse pour couvrir l’événement. « Nous n’avons plus besoin de tractation ou de négociation. On nous a menés en bateau depuis longtemps et nous avons passé des heures à écouter les explications des autorités. Ce n’était que des mensonges. Pire, on nous a faits des promesses que nos terres, maisons, rizières, tombeaux ainsi que l’ala tapia ne seront pas touchés par cette exploitation. Maintenant, on constate que même la rivière Ikalariana est sale et souillée. On ne sait pas si ces autorités sont conscientes que s’il n’y a plus d’eau, il n’y a plus de vie. D’ailleurs, pourquoi le ministère de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement ne bouge même pas le petit doigt face à ce désastre qui touche toute la population de l’Itasy. Quant au préfet de la région, c’est le chef des gardiens de ces chinois pour nous. Maintenant, nous ne voulons qu’une chose : que ces chinois avec les engins et camions partent d’ici et tout de suite. Ici, c’est notre terre et nous ne la céderons jamais  », a déclaré un habitant.

Familles vulnérables
En tout cas, c’est ce que toutes les banderoles ont clairement affiché aussi si d’autres exigent à ce que l’autorisation d’exploiter signé les responsables soit annulée.
En réalité, cette énième manifestation fait suite à la tournée du préfet de la région de l’Itasy dans les fokontany des districts d’Arivonimamo et de Miarinarivo. Elle a pour but d’amadouer les fervents habitants qui sont contre cette exploitation aurifère mais aussi, selon certaines personnes, de bien graisser les pattes des chefs fokontany et d’autres familles plus vulnérables !
En tout cas, la lutte n’est pas prête de se terminer si on en juge à la présence massive de la population de Soamahamanina et de ses environs à ce rendez-vous. D’ailleurs, une autre organisation de plus grande envergure est  prévue dans les prochains jours. Une chose est sûre, ces habitants ont le soutien, non seulement de l’Eglise Catholique toute entière, de la société civile et de la presse libre et indépendante, mais aussi de toute la population tananarivienne.

Luc Matthieu