La population de la Capitale de l’Est ainsi que les usagers de la route nationale numéro deux ont été étonnés de croiser des cars qui datent d’un autre âge. Ils sont fraîchement sortis du Port de Toamasina et par conséquent, ont passé sans encombre l’exigence imposée par les réglementations en vigueur. Plusieurs personnes en tenue militaire ont été aperçues dans l’enceinte du port pour en prendre possession mais on sait que c’est un transitaire étranger qui s’était occupé des démarches administratives nécessaires. Selon certaines informations, ces cars sont destinés pour les forces de l’ordre, précisément pour les militaires mais par contre, la loi n’a pas fait la différence entre des véhicules destinés pour les forces de l’ordre d’un côté, et pour les particuliers ou autres organismes d’un autre. Justement, la loi spécifie que les voitures de plus de 10 ans d’âge ne peuvent plus circuler sur les routes de Madagascar et par conséquent, il est formellement interdit de les importer. On se rappelle que cette mesure a fait jaser beaucoup de monde, notamment ceux qui ont l’habitude d’acheter sur les marchés étrangers des véhicules d’occasion pour les revendre à Madagascar.

Nouveau business

Et comme les mécaniciens malgaches sont les rois du système « D », peu de ces voitures causent de graves accidents sur les routes et mieux, la plupart tiennent durant plusieurs décennies. D’un autre côté, le pouvoir d’achat des Malgaches reste très faible et par conséquent, la classe moyenne ne peut pas se permettre de se procurer de nouvelles bagnoles qui sortent tout droit des catalogues de voitures des concessionnaires. Evidemment, ce fait met à mal la bonne gouvernance et l’Etat de droit claironnés par les autorités et les observateurs estiment que certaines catégories de personnes croient réellement être au-dessus de la loi. Il faut savoir que de très nombreux véhicules ne peuvent pas sortir de l’enceinte du port de Toamasina, ainsi que des autres ports de l’île, pour la simple raison qu’elles ont plus de dix années d’existence et par conséquent, frappés de cette interdiction de circuler à Madagascar.
D’un autre côté, les mêmes observateurs pensent qu’il pourrait s’agir d’un nouveau business pour de hauts gradés de l’Armée qui veulent investir dans le transport national et régional appelé communément « Boeing » mais en important des … tas de ferrailles !

Ariane Valéry