Procès de bois de rose à Singapour – Cela a fini en queue de poisson !
Grosse déception du côté de l’Alliance Voahary Gasy et de tous les défenseurs de nos richesses nationales puisque le Tribunal de Singapour a décidé d’acquitter les importateurs des 30 000 rondins de bois de rose de Madagascar. Il faut dire que l’ancien ministre de l’environnement et des forêts, Anthelme Ramparany, les a grandement aidés en authentifiant les documents nécessaires pour leur exportation alors qu’une loi interdisant son exploitation reste en vigueur.
Ces 30 000 rondins vont ainsi reprendre la mer pour finalement aboutir dans les usines chinoises de Hong-Kong après l’arrêt forcé à Singapour, et cette fois-ci, Madagascar a perdu à jamais la bagatelle de 50 millions de dollars. Effectivement, le Tribunal de Singapour a pris la décision d’un acquittement au bénéfice du doute pour les importateurs de cette précieuse cargaison et évidemment, l’espoir de connaître des informations sur les véritables exportateurs ainsi que le réseau ayant permis l’exportation, partent en fumée. C’est aussi le cas pour tout le peuple malgache qui souhaite réellement être au courant de tous les détails de ces opérations qui ruinent le pays dont les noms des commanditaires, des intermédiaires mais aussi et surtout des fonctionnaires qui ont permis d’ouvrir un grand boulevard pour les trafiquants. Ne parlons plus du cas des associations et organismes non-gouvernementales qui pour une fois, croyaient tenir le bon bout puisque c’est la première fois dans la longue histoire du trafic de bois de rose à Madagascar qu’un procès a eu lieu. Ainsi, des stratégies ont été élaborées par les têtes pensantes des secteurs environnement et forêts de Madagascar soutenues par des experts internationaux et la presse a été mise à contribution pour occuper l’espace.
Désespérément seul
Mais évidemment, ce dénouement a fait des heureux et en premier lieu, l’ancien ministre Anthelme Ramparany qui a été malmené par tout le monde depuis la saisie de la cargaison par les autorités Singapouriennes. En effet, ce dernier a déclaré s’être rendu effectivement dans ce pays pour authentifier les documents relatifs à l’exportation de ces 30 000 rondins de bois de rose et face aux attaques virulents de la presse et de la société civile, le ministre de l’environnement, de l’écologie et des forêts de la formation de Kolo Roger devenu ministre de l’élevage dans l’autre formation de Jean Ravelonarivo, a fini par lâcher une bombe : mission gouvernementale ! Assurément, le sort d’Anthelme Ramparany a été réglé à ce moment précis et beaucoup estiment que si un jour, un procès se tiendra sur le sol malgache, l’homme sera désespérément seul pour y faire face.
En tout cas, les yeux des observateurs nationaux se tournent désormais vers la Cites puisqu’on se rappelle que son secrétaire général, John E. Scanlon, a déclaré au début de cette année, suivre de près cette affaire et de voir si l’on peut faire appel de la décision de justice singapourienne. Pour beaucoup, il n’y a pas grand-chose à attendre des autorités malgaches puisque selon les juristes du pays, l’absence de témoignage de la part de nos responsables aurait poussé le tribunal de Singapour à trancher dans ce sens !
Luc Matthieu