Zone rouge dans le Sud – La Rn13 sécurisée pour quelques jours !
Le rendez-vous du sport scolaire national de cette année est pris à Fort-Dauphin ce week-end, plus précisément du 20 au 22 août prochain. Cette localité se trouve, comme nous le savons tous, à l’extrême sud de Madagascar et n’est desservie que par deux moyens : la voie aérienne et celle terrestre. Evidemment pour le ministère de l’éducation nationale et les organisateurs de ce championnat scolaire au niveau national, il n’est pas question de faire prendre l’avion à nos bambins pour deux raisons : c’est hors de prix et aucun budget conséquent y afférent n’a été préparé à cet effet, et puis surtout, la compagnie aérienne nationale n’est pas encore capable d’assurer le transport de plus de 3 000 élèves ainsi que leurs accompagnateurs composés de directeurs régionaux, de chefs de circonscriptions scolaires, d’enseignants, et même de parents d’élèves. La seule option possible est donc la voie terrestre mais malheureusement, les routes nationales qui font relier les autres régions à celle de l’Anôsy se trouvent dans de piteux état. En partant de partout dans la Grande Île sauf les habitants de la province de Tuléar, les élèves doivent prendre la Rn7 d’abord et déjà, on y recense des centaines de points noirs et des centaines de kilomètres de passage difficile. C’est le cas par exemple entre Antsirabe et Ambositra, notamment à Manandona. Par la suite, il faut prendre la Rn13, reliant Ihosy à Fort-Dauphin où le voyage sera épuisant.
Souffrir le martyr
Il faut savoir que cette route nationale est dans un état épouvantable et le déplacement se fait en trois étapes minimum : Ihosy à Betroka où une halte de 12 à 24h est nécessaire, par la suite, Betroka à Ambovombe pour un autre arrêt d’une nuit de repos et finalement taper en 4 ou 5h les derniers 100km qui séparent la capitale de l’Androy à celle de l’Anôsy. Une chose est sûre : les organismes de ces enfants et adolescents vont souffrir le martyr. C’est aussi le cas s’il faut prendre la Rn10 à partir de Toliara puisque l’état de cette route est presque le même que la Rn13. D’Andranovory à Ambovombe, en passant par Betioky, Ampanihy, Beloha et Tsihombe, les 512 km ne se font pas en une seule journée, même pour les grosses et conforts 4×4 des hautes autorités d’Antananarivo. L’autre option de prendre la Rn12 reliant Irondro à Vangaindrano en passant par Manakara, Vohipeno et Farafangana, puis par la suite la Rn12a reliant Vangaindrano à Fort-Dauphin en passant par Manambondro et Manantenina, n’est pas non plus une très bonne idée. Non seulement, l’état des infrastructures routières est lamentable mais il faut attendre le bon vouloir des bacs lorsqu’il faut passer les innombrables rivières qui jalonnent cet itinéraire.
D’un autre côté, tous savent que dans ces régions du Sud de Madagascar, les « dahalo » règnent sans partage et d’où la prise de mesures particulières de sécurité tout au long de ces routes nationales. Du coup, les observateurs se demandent combien de membres de forces de l’ordre seront affectés à cette fastidieuse tâche de sécuriser ces milliers de kilomètres alors que les « dahalo », en parfaite connaissance du terrain, peuvent surgir n’importe où !
En un mot, tenir le sommet du sport scolaire à Fort-Dauphin relève tout simplement d’un défi.
J.L.R