Projet Sahala – Atelier pour savoir si notre culture favorise les violences conjugales
C’est une des luttes de ce siècle que de voir les violences conjugales disparaître au niveau de la société. Et Madagascar fait partie de ces pays où ces cas sont très nombreux sans que des aides ou des appuis certains soient apportés aux victimes de violences. Dans les pays développés, des centres d’accueil existent, pour donner refuge à toutes les personnes qui en font l’objet. Dans le pays, c’est tout autre chose dans la mesure où la culture prend encore une place prépondérante dans la société. Et parmi ces façons, celle de ne pas étaler en public ses problèmes, ce qui favorise et encourage les personnes qui pratiquent la violence au sein de leurs familles. Le projet Sahala tient actuellement son 2ème atelier sur la lutte contre la violence faite aux femmes et pour la participation des hommes dans cette lutte. Cette seconde rencontre à pour objet de recueillir les idées que l’on a de la culture malagasy. Entre autres, il s’agit de savoir si notre culture favorise ou non les violences conjugales. Les intervenants viennent de différents domaines pour cerner au mieux la question. Il y a par ailleurs, des anthropologues sociaux, les représentants des 10 communes et les 5 cellules d’écoutes qui travaillent avec le projet Sahala, ainsi que des membres des différents ministères qui travaillent également dans cette lutte. Le but de cet atelier est de résumer l’ensemble de la culture malagasy, pour en dégager ce qu’elle consent et ce qu’elle condamne.
Il est à rappeler qu’il y a déjà eu un premier atelier tenu par le projet Sahala. Celui-ci portait sur les lois et textes qui régissaient les peines qui portent sur les violences, ainsi que leur conformité à la culture qui prévaut. A la suite de cette concertation, on a remarqué que certaines lois sont incompatibles avec la culture. Par exemple dans les us et coutumes, la séparation des époux se fait à la suite de discussions entre eux et les parents. Pourtant, les lois malagasy interdisent le divorce d’un commun accord mais demandent l’existence de causes légales. Il faut savoir en plus de cela que l’adage « ny lahy no lohan’ny vavy » n’est en aucun cas pour la favorisation de la gent masculine. Il signifie juste que c’est lui le représentant de la famille. Mais avec la progression de la société, on est allé vers un partage égal des tâches entre l’homme et la femme sans aucune altercation. C’est pour ce partage que le projet Sahala œuvre. Il y aura par la suite un 3ème atelier pour connaître les lois et les textes qui doivent être ajoutés, ou modifiés pour qu’ils soient en concordance avec la culture malgache.
Seheno Kely