Encore une fois, le ministère de l’éducation nationale est couvert de honte ! Après la hausse du droit des inscriptions dans les écoles publiques, voilà qu’une formation destinée aux maîtres Fram tourne en descente dans les rues et en grève spontanée. La raison en est simple : une forte suspicion de détournement d’indemnités !

Selon les enseignants, les bailleurs de fonds auraient donné 150 000 ariary d’indemnité par semaine et par personne mais au final, ces derniers n’ont reçu que la même somme pour toute la durée de la formation, c’est-à-dire 6 semaines. Selon d’autres sources, on n’aurait donné à ces maîtres Fram que 15 000 ariary uniquement, et ce, hebdomadairement. Le pot-aux-roses a été découvert puisque chaque enseignant a dû signer un état de paiement où apparemment, les chiffres ne correspondaient pas ! Et ce fut le début d’une pagaille générale où les uns ont réclamé la vérité, et même la convention faite avec les bailleurs de fonds pour connaître réellement le montant de l’indemnité allouée, tandis que les autres exigent le paiement de 6 semaines de formation. Justement, cette mise à niveau est destinée pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans ces localités lointaines et loin des contrôles que devraient mener, en principe, les experts de l’éducation nationale. Ainsi, des milliers d’instituteurs Fram de toutes les régions de Madagascar devront suivre ces formations durant les grandes vacances. C’est le cas donc pour cette région où les maîtres Fram issues des circonscriptions scolaires (Cisco) d’Ikongo et de Manakara, se retrouvent tous actuellement à Manakara.

Promesse de recrutement

Ainsi, 1 466 enseignants sont répartis sur trois sites de formation : le Lycée Sileny Paul, l’Epp Tanambao et l’Epp Andranomainty. Et ce sont ceux du Lycée Sileny Paul qui ont quitté leurs salles en premier pour aller chercher leurs camarades des deux autres sites et faire entendre leur revendication auprès des responsables du ministère de l’éducation nationale. Par la suite, tous sont descendus dans les rues tout en annonçant qu’ils refusent de prendre part à cette mise à niveau et à ce partage de savoir tant que leur situation n’est pas réglée ! Pour d’autres, ils attendront la fin de cette semaine avant de prendre une décision. Et bien sûr, ces nouvelles ont vite fait le tour de Manakara et des parents d’élèves sont venus soutenir les « victimes ».

Encore une fois, le ministère de l’éducation nationale est couvert de honte et beaucoup ont cru en la véracité des informations apportées par les maîtres Fram issus de ces deux Cisco. Il faut dire qu’une bonne distance sépare le district d’Ikongo à celui de Manakara d’autant que ces derniers sont motivés par la promesse de recrutement faite par le régime. Déjà que la révision du droit à l’inscription dans les écoles primaires publiques, une hausse vertigineuse de 35 %, fait jaser les parents d’élèves, et voilà qu’une autre affaire vient éclabousser ce ministère. D’ailleurs, la différence obtenue est loin d’être des miettes et comme on dit dans les hauts-plateaux, beaucoup auraient pu construire leur … « rova » avec ce gain !

Luc Matthieu