Le nombre d’entrées de touristes français enregistrés à nos frontières a connu une baisse significative : il est passé de 160 000, il y a quelques années, à 60 000 l’année dernière. Il faut savoir que comme tous les touristes du monde entier, les Français en ont marre de voir des misères partout où ils posent leurs yeux, mais aussi d’être terrifiés à l’idée de rencontrer des « dahalo » et des coupeurs de route en prenant la route du sud de Madagascar. Effectivement, les régions les plus prisées par les touristes internationaux restent sur l’axe sud, à savoir le Haute-Matsiatra, l’Ihorombe avec le parc de l’Isalo, mais aussi sur l’axe sud-ouest, plus précisément le Menabe, à partir de la ville d’Eaux. Mais justement, ces régions sont aussi celles où règnent sans partage les « dahalo » en question.

D’un autre, la Capitale n’attire toujours personne, et ce, malgré les efforts de l’Office régional du tourisme de Tanà. Il faut dire que les mendiants sont partout et comme tout le monde est au courant de la moindre manifestation culturelle. On ne peut, par exemple, faire deux pas sur l’Avenue de l’Indépendance, sans avoir un groupe de 4’mis sous les talons et d’un autre côté, ces derniers sont bien présents lors de la manifestation « Hira gasy makotrokotroka » qui se tient tous les dimanches dans le Jardin d’Andohalo. Pire, les mendiants connaissent par cœur les circuits touristiques élaborés par des agences.

Exaspérés, les Français de l’Hexagone ne viennent plus dans le pays d’autant que la destination est loin mais en même temps très coûteuse par rapport à d’autres. C’est aussi le cas pour les Réunionnais qu’en toute période, donc non seulement durant les grandes vacances, viennent dans le pays pour quelques jours, voire deux ou trois semaines de dépaysement. Certes, le nombre de nouvelles entrées enregistrées à nos frontières, a régressé et non de manière phénoménale, mais elles sont surtout composées d’investisseurs à la recherche de nouvelles terres pour une occupation à long terme. Evidemment, ces derniers se f… éperdument de nos produits touristiques puisqu’ils envisageraient plutôt de dépouiller le pays de ses ressources minières, aurifères et naturelles.

Ariane Valéry