Hausse des droits dans les Epp – Le ministère rejette toute responsabilité
Suite à la hausse des droits d’inscription et de réinscription au niveau des Ecoles Primaires Publiques (Epp) annoncée dans le courant de la semaine, le ministère de l’éducation nationale n’a pas tardé à donner sa version des faits. En effet, de nombreux parents d’élèves se sont plaints que ces frais d’inscription et de réinscription sont devenus trop élevés pour eux. Comme nous l’avons reporté dans une de nos éditions précédentes, certains établissements primaires ne sont accessibles qu’à partir de 20 000 Ariary. Toutefois, il s’avère que ce prix varie selon les établissements et c’est le cas par exemple pour l’Epp d’Anosibe, un des quartiers pauvres de la capitale, où l’inscription coute 17 000 Ariary actuellement. Face à cela, le ministère de l’éducation nationale, par l’intermédiaire de son directeur général Todisoa Andriamampandry, a trouvé la parade parfaite. D’après ce dernier en effet, le principe de supprimer le droit d’inscription et de réinscription au niveau des Epp est définitivement acté, soit que l’accession aux Epp, et ce, dans toute la Grande Ile, devrait être gratuite. Bien sûr, il n’a pas omis de dire que cette disposition n’était qu’un principe.
La vérité
Toujours d’après ce responsable au niveau du ministère de l’éducation nationale, si des droits d’inscription sont requis dans certains établissements – ou dans tous car il n’y en a vraisemblablement aucun qui soit gratuit – cela résulte d’une initiative propre à l’association des parents d’élèves. Une initiative qui semble-t-il est nécessaire pour assurer les besoins de ces écoles en matériels mais aussi en enseignants. En effet, face au manque d’effectifs, problèmes que doivent subir toutes les Epp et établissements scolaires publiques malgaches, ces derniers sont obligés d’engager des enseignants Fram et de payer d’eux-mêmes leurs salaires. De plus, la totalité des Epp à Madagascar ne disposent pas de matériels suffisants pour assurer un enseignement digne de ce nom aux enfants malgaches. Ainsi, peut-être est-ce réellement obligatoire pour les Epp de la Grande Ile d’instituer un droit d’inscription et de réinscription afin d’assurer leurs « subsistances ». Mais la vérité est que c’est le ministère de l’éducation nationale qui est sensé et doit subvenir aux besoins de ces établissements, notamment en ce qui concerne les matériaux qui y sont nécessaires et plus encore lorsqu’il s’agit du salaire des enseignants. De plus, si ces écoles publiques manquent d’enseignants, c’est également le ministère qui doit se charger des recrutements de ces derniers. En somme, malgré le fait que le ministère cherche à esquiver, il est en tout et pour tout le seul responsable de l’existence de ce droit d’inscription, de sa hausse et de la baisse de fréquentation des écoles par les enfants malgaches faute de moyens.
Régis Kabary