CUA – Un projet utopique de « Trains urbains »
Intégrée à ce grand projet ferroviaire disparu, la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) prévoit encore de réétudier le dessein de « trains urbains » pour la Capitale. Durant la réunion extraordinaire du Conseil municipal de jeudi dernier, un délai de trois ans pour mettre sur les … « rails » le projet de « Trains urbains » pour le transport de voyageurs a été proposé par l’Exécutif de la Cua, et ce, étant donné que les matériels nécessaires sont déjà stockés à la Gare ferroviaire de Soarano depuis 2004. Peu de Malgaches sont montés dans un train car le transport par voie ferrée a disparu à la fin des années 80 là et par conséquent, les usagers n’ont d’autres choix que de prendre les voitures. Selon Harison Gabriel, premier adjoint au maire de la Cua, « le projet de Tramway à Tanà est encore à moyen terme réalisable mais ne pourra être mis sur pied que dans deux ou trois ans au minimum. Ce moyen de locomotion est bien moins polluant que la voiture car il fonctionne à l’électricité et a également cette faculté de redynamiser les centres-villes ». En effet, selon toujours les informations recueillies, la mise en place de ce type de transport permettra d’améliorer la mobilité urbaine, de diminuer les embouteillages et de réduire la pollution dans le centre-ville. Evidemment, ce projet ne pourra se faire sans le partenariat de la compagnie Madarail à qui appartient toutes les infrastructures à utiliser. Initié en 2006 par l’ancien maire Patrick Ramiaramanana, il n’a abouti à rien mais déjà plusieurs grands problèmes sont à résoudre.
Seule activité
On sait que le délestage sévit plus que jamais ces derniers temps et par conséquent, beaucoup se demandent par quel miracle la Cua pourra trouver l’énergie électrique nécessaire pour le fonctionnement des tramways. Pire, les installations électriques tels les poteaux pouvant supporter l’intensité suffisante exigée manquent et il faudra penser à raser des maisons, c’est-à-dire exproprier et payer les compensations y afférentes, pour pouvoir les mettre en place. D’un autre côté, l’équipe actuelle arrive péniblement à assumer leurs rôles premiers, c’est-à-dire rendre propre la ville en enlevant les ordures, en curant les canaux d’évacuation d’eaux usées et d’eaux de pluie – mieux en cette période de saison sèche -, et entre autres, en réhabilitant les rues communales. Pour l’heure, la seule activité menée par Lalao Ravalomanana et son staff est la … chasse : aux marchands ambulants, aux vendeurs de voitures d’occasion, aux prostituées, aux fournisseurs des marchands à la sauvette, aux 4’mis, mais aussi les Ecd ! Certes, il y a une autre activité où cette équipe excelle aussi : c’est celle de vendre les biens de la Cua : les trottoirs, les parkings, les tickets des marchés municipaux et entre autres les permis de construire.
Bref, ce projet de « trains urbains » est tout simplement utopique et les observateurs craignent que le présenter cache d’autres intentions, comme celle d’aller emprunter au nom de la population tananarivienne la somme de 60 milliards d’ariary qui est effectivement inscrit dans le budget primitif de cette année. Comme quoi, « un train peut en cacher un autre » !
J.L.R – Anna Ra.