Visite de la Sadc – Chissano soumis au code de la communication ?
Voilà qui est fait, l’émissaire de la Sadc qui aime si bien se rendre dans la Grande Ile est reparti après une visite discrète mais pourtant longue de cinq jours. Et comme prévu, le personnage en question n’a pas daigné parler à la presse, comme à son arrivée d’ailleurs. Rappelons que la mission première de cet envoyé spécial de la Communauté des Etats d’Afrique Australe à Madagascar consistait en un suivi-évaluation de la situation à Madagascar après le processus de sortie de crise à laquelle la Sadc a participé activement. Mais aussi en ce qui concerne la réconciliation nationale tant recommandée mais qui n’a pourtant amené autres choses que des dépenses et des sous en moins dans les caisses de l’Etat. Toutefois, en cours de visite, Joaquim Chissano a rajouté que « les observations seront principalement axées sur la garantie de la stabilité, de la sécurité et la résolution des problèmes pour la mise en œuvre des décisions à prendre, étant donné que la réconciliation n’a pas été réussie. Ce qui demande un renouvellement de dialogue avec toutes les parties prenantes, et voir comment bâtir une vision commune ». Cette deuxième objectif était une seconde mission pour l’émissaire de la Sadc et sa délégation durant les jours qu’a duré leur séjour.
Silence radio
En dehors de cela, la visite de la Sadc s’est donc fait sans les médias et sans que la population ne soit mis au courant de quoi que ce soit. Pourtant, la situation dans le pays et surtout après l’élection présidentielle tant demandée par la communauté internationale et la Sadc en particulier n’a cessé de se détériorer. De plus, la réconciliation nationale comme nous l’avons souligné, n’a rien donné, et au contraire n’a fait qu’éloigner les différentes parties pour ainsi créer encore plus de troubles. D’un autre côté, le pays est dans une phase délicate et plusieurs dossiers sont encore brulants. C’est notamment le cas concernant par exemple le code de la communication médiatisé et on aurait du mal à imaginer que la Sadc n’ait pas abordé le sujet lors des rencontres avec les tenants du pouvoir actuel. Le respect des droits du peuple était aussi au centre des préoccupations de la Sadc du temps de sa permanence à Madagascar, pourtant, face aux contestations populaires concernant par exemple les exploitations minières qui font jaser actuellement, Joaquim Chissano n’a émis aucun commentaire. Selon une source près du pouvoir, cela résulterait du fait que la presse a déjà tout relaté durant le séjour de cette délégation et de ce fait, il n’était plus nécessaire de tenir une conférence de presse. Seulement, la population n’y croit pas et interprète la situation comme suit : soit la Sadc attend que le pouvoir revienne sur ses mauvaises décisions, soit que cet organisme est lui aussi soumis au code de la communication et n’a pas pu s’exprimer sur les dérives du régime actuel.
Régis Kabary