Place du 13 mai – Timide manifestation sans leader !
Pas de jet de pierre, ni de grenade lacrymogène à Analakely, hier. Les forces de l’ordre ont sécurisé, en vain, la place du 13 mai puisque ce que Faniry Razafimanantany, président du mouvement Afp, aurait oublié c’était hier le rendez-vous qu’ils ont donné à la population pour s’exprimer publiquement contre la mauvaise gestion du pays. Plus tard dans l’après- midi, ce jeune leader politique a expliqué à la presse que l’échec de la manifestation a été causé par la présence massive des éléments de l’Emmoreg.
Beaucoup de bruits pour rien ! La grande manifestation organisée par l’appel pour la sauvegarde de la nation (Afp), prévu se tenir hier, sur la place du 13 mai, n’a pas eu lieu. Les initiateurs de cet événement n’avaient même pas eu le courage de venir pour diriger le rassemblement. Jusqu’au début de l’après-midi, ni les dirigeants de l’Afp ni les politiciens qui ont massivement fait des déclarations de soutien à ce mouvement populaire n’ont pas été aperçus sur les lieux. Seuls quelques nationalistes comme Rolland Rabeharison allias Vahombey et le pasteur Edouard Tsarahame ont eu la détermination de faire aux forces de l’ordre venues en masse. Pourtant, la foule était quand même nombreuse malgré les menaces de l’Emmoreg. Vers 13h, des attroupements avec des banderoles ont été observés aux alentours de l’avenue de l’indépendance mais faute de meneurs, ils ont été facilement dispersés par les hommes en treillis. Seul un jeune homme, qui serait l’un des conseillers de Gangstabab a osé utiliser le mégaphone pour rassembler et encourager les manifestants. Cette action n’a duré que quelques minutes et a été interrompue par l’Emmoreg. Même Vahombey a pris la fuite vers Antaninarenina dès que la foule lui a demandé de prendre la commande de la manifestation.
Disperser verbalement
Le général Florens et ses militaires n’ont pas eu besoin de recourir à la répression pour dissuader les manifestants. Les hommes en treillis s’étaient contentés de disperser verbalement les individus qui risquaient de former un groupe. Or, l’Etat major mixte opérationnel a déployé un dispositif de sécurité draconien autour d’Analakely et ses environs depuis la nuit de jeudi. Presque toutes les voitures et les passants nocturnes qui rôdaient dans le centre ville avaient subi de fouilles très strictes dans la nuit du jeudi. Hier, pas moins d’une centaine d’éléments des forces de l’ordre, composés de militaires, gendarmes et policiers ont quadrillé la place du 13 mai. Ils avaient deux missions différentes mais complémentaires. D’abord, disperser tout rassemblement et empêcher la manifestation, ensuite arrêter les dirigeants de la manifestation ainsi que tous ceux qui profitent d’un probable affrontement pour saccager les magasins dans le centre ville. Il a été également constaté que les établissements commerciaux qui longent les arcades de l’avenue de l’indépendance ont préféré fermer leur rideau de fer pour éviter tout risque de casse. Même les marchands ambulants n’ont pas eu l’audace d’effectuer leurs activités illicites près des périmètres de sécurité bien gardés par un ruban d’hommes en treillis armés et prêts à intervenir à la moindre alerte.
La manifestation d’hier a démontré, une fois de plus, que le régime Hvm peut se fier à la force de répression pour museler les politiciens et la population malgache. Désormais, personne n’a plus le droit de s’exprimer librement. La liberté de la presse est déjà soumise au nouveau code de la communication, les réseaux sociaux sont menacés par la loi sur la cybercriminalité, et les manifestations dans les rues sont strictement interdites sous peine de répression et d’arrestation.
Dom