Facilité élargi de crédit – Mission d’évaluation pour début septembre
Comme prévu, une nouvelle mission du Fonds Monétaire International (Fmi) est attendue dans la capitale malgache pour le début du mois prochain, plus précisément du 02 au 16 septembre prochain. Cette délégation aura surtout pour tâche d’évaluer et de constater l’aboutissement des réformes et des mesures préconisées par le Fmi dans l’octroi de la Facilité élargi de crédit (Fec) pour Madagascar. Rappelons que l’accès à cette facilité élargi de crédit s’élevant à 310 millions de dollars avait été accordé à l’Etat malgache le 09 juin dernier. Notons que l’octroi du Fec court jusqu’en 2019 et Madagascar pourrait en bénéficier dans la mesure où l’Etat met en œuvre des mesures préalables et que le Fmi obtienne de ce fait, les assurances nécessaires au financement. Ainsi, certaines conditions ont été soumises par le Fmi à l’Etat malgache pour que le pays puisse bénéficier de l’intégralité du financement jusqu’en 2019. Il s’agit, entre autres, de la présentation par le gouvernement malgache de la loi de finances rectificative 2016 (Lfr) qui a déjà été voté par le parlement à la dernière session ordinaire, d’une bonne gestion et l’amélioration de nos recettes fiscales, du redressement de la Jirama, de l’intensification de la lutte contre la corruption, mais aussi du contrôle dans les passations de marchés publics, surtout en ce qui concerne les marchés de gré à gré.
Rien de concret
En somme, il s’agit d’un gage que les dirigeants malgaches devraient donner au Fmi pour l’obtention de l’intégralité de la somme. Jusqu’alors, on sait que 43 millions de dollars ont déjà été débloqués mais pour autant qu’on sache, cela ne signifie guerre que l’Etat malgache bénéficiera automatiquement des 310 millions prévues par le Fec. Nombreuses exigences de la Fmi restent pour l’heure impossible à réaliser et mis à part la loi de finance rectificative votée par le parlement, le Fmi ne sera pas mieux que déçu face aux requêtes émises lors de sa première mission du 25 mai et qui s’est terminé le 08 juin dernier. En ce qui concerne la bonne gestion et l’amélioration de nos recettes fiscales, celles-ci restent encore très basses et il n’apparait aucune transparence dans leur gestion. L’entreprise Jirama ne se porte pas mieux depuis et la situation ne cesse d’empirer. En atteste le retour des délestages dans plusieurs quartiers de la capitale et dans plusieurs localités de Madagascar qui se retrouvent sans électricité pendant des heures, voire des jours même. En ce qui concerne la lutte contre la corruption, les organismes qui en sont chargés, font effectivement quelques efforts. Toutefois, il s’avère qu’à l’heure où l’on parle, aucun « gros bonnet » n’a encore été traduit devant la Justice et pour peu que cela se produise, les chances que celui-ci soit emprisonné, sont infimes. Pourtant, si la prochaine mission du Fmi est concluante, cela enverrait un signe fort à l’endroit des autres bailleurs. Malheureusement, rien de concret n’a encore été fait par les dirigeants malgaches dans ce sens, ce qui laisse présager la suspension de la Fec pour ce qu’il en reste comme pour le cas de la Mozambique qui s’est vu suspendre ses aides faute de transparence. Cela pourrait bien être le cas de Madagascar cette fois-ci.
Régis Kabary