CJSOI – Les bénévoles exploités par l’Etat
C’était le 5 août exactement que la 10ème édition des jeux de la CJSOI de Madagascar a pris fin. Il faut tout d’abord savoir que ces jeux ont regroupés cinq disciplines sportives à savoir l’athlétisme, le football, le handball, le judo et le tennis de table. Toutes ces activités ont mobilisé près de 200 bénévoles. Par ailleurs, « est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial ». Mais à côté de cette notion d’absence de rémunération, les employeurs de ces bénévoles sont tenus de leur donner les moyens nécessaires pour accomplir leur travail. En effet, ils doivent soit être entièrement pris en charge pour ce qui relève de leurs besoins, soit recevoir de l’argent pour rembourser ce qu’ils dépensent durant leurs temps de travail.
Durant ces jeux, l’Etat malagasy a fait appel à des bénévoles. Mais malheureusement ces derniers n’ont pas été traités comme il se doit. Pour les cinq jours de compétition du tennis de table, par exemple, le ministère de la Jeunesse et des sports (MJS) a tout d’abord promis aux bénévoles une indemnisation de 10 000 Ariary par jour. Mais ledit ministère a soudain revu à la baisse cette somme pour une raison indéterminée, et cela à 5 000 Ariary. Pourtant, lorsqu’ils ont reçu, enfin, l’argent le vendredi 19 août, soit près de 2 semaines après la fin des jeux, ils n’ont touché au total que 20 000 Ariary pour les cinq jours de compétition, au lieu de 25 000 Ariary. Et encore, on ne compte pas les cérémonies d’ouverture et de clôture. Cependant, un des bénévoles a témoigné que leurs dépenses par jour s’estimaient à 7 000 Ariary, en dehors des frais de transport. Ce qui fait que le ministère de tutelle n’a donc ni pris en charge – car ils n’ont eu droit à aucun repas ni boisson, hormis un pain au raisin chaque matin - ni indemnisé à hauteur les dépenses de ces bénévoles. C’est une offense lorsqu’on sait que ce n’est pas la seule bévue du MJS à leur égard. Sur la quarantaine de bénévoles inscrits en tennis de table, seuls 6 étaient de véritables pongistes qui connaissent ce sport, le reste était des employés du ministère ou bien même de simples inconnus. Ce qui démontre un abus certains des prérogatives des organisateurs, et une forme d’exploitation même. Par ailleurs, le ministère devait fournir à chacun, 4 t-shirts des jeux de la CJSOI, mais finalement ils n’ont pu avoir que 2. Les autres auraient donc disparu dans la nature. Pour cette énième niaiserie de l’Etat, détournement ou pas, les faits sont là.
Seheno Kely