Parkour – Bienvenue chez les traceurs
Le sport est un divertissement pour certains et une passion pour d’autres. Nous pouvons dissocier le sportif du dimanche de celui qui affine son art jusqu’au bout de ses doigts. Dans ce large panel de pratiquants tous azimuts, les adeptes de Parkour dit aussi Free Running ne peuvent être considérés comme de première catégorie. Mais c’est avant tout un sport qui passionne spécialement la culture urbaine, une discipline atypique et terriblement aérienne.
Début et source d’inspiration
Le septième art permet régulièrement de mettre en lumière et sur l’écran des arts nouveaux ou peu médiatisés. Il y a déjà une décennie que le premier film Yamakasi permettait au grand public de découvrir cette discipline. Au travers d’une histoire humaine, née du rapport de traitement entre riches et pauvres, un groupe de jeunes – agiles de surcroît – décident de sauver un enfant par leurs propres moyens et en dehors du système. Une manière noble de mettre en avant la discipline sportive exercée, le parkour. Pour les besoins de la production, une vision très spectaculaire et vendeuse a été portée sur les écrans. Or, le parkour c’est aussi un aspect très technique et un art de vivre à part entière. Pour la petite histoire, les traceurs (pratiquants de Parkour Free Run) n’apprécient pas ce parallèle associé au groupe Yamakasi puisque ce nom représente leur équipe et non l’ensemble du Parkour. C’est comme si on confondait le mot football à celui de Barcelone ou Bayern Munich… Toutefois, nul ne peut contester l’impact positif que ce film a propagé dans les consciences collectives. Car plus d’une dizaine d’années plus tard, les teams de Parkour sont nombreux et la reconnaissance auprès du public est plus qu’avérée. D’un point de vue plus technique, le Parkour est un sport complet mêlant sauts, escalades et équilibre. Il se définit comme le sport urbain du franchissement naturel d’obstacles par excellence. Le terrain de jeu est si large qu’il ne tient qu’à votre imaginaire de le percevoir : la rue ! La pratique dépendra donc de la capacité aux traceurs de trouver le terrain propice à leurs compétences. Le parkour est une pratique sérieuse et risquée puisque le franchissement d’obstacles peut se dérouler à des altitudes où la moindre erreur peut causer des dommages irréversibles. Il faut donc posséder ou acquérir un bagage musculaire adéquat et s’investir mentalement. En effet, sauts et réceptions ne sont possibles qu’avec une ceinture abdominale très tonique, couplée à des jambes de feu. Tout ceci ne prend pas en compte le haut du corps qui lors des phases d’escalades prend tout son sens, un sport des plus complets. Vous pourrez remarquer que les blessures chez les traceurs aguerris sont rares mais que chacune d’entre elles nécessite plusieurs mois d’arrêts…
Vivre Parkour
En amont de cette pratique, il y a forcément une rencontre. Les histoires de nombreux traceurs se ressemblent presque comme deux gouttes d’eau : découverte par hasard, rencontre d’un team qui accepte de vous initier, prélude à une immersion complète dans cet univers. Car plus on embrasse la philosophie de ce sport, plus on réalise qu’il y a peu d’intérêt à la pratiquer seul. Raison pour laquelle les traceurs se réunissent entre eux par affinité, pour former des équipes appelées « Team ». Véritable sport d’équipe, le Parkour Free Run véhicule des valeurs aussi nobles que nécessaires : confiance, partage, cohésion, dépassement de soi mais aussi un esprit créatif affûté. Car pour transformer chaque parcelle de nos rues en terrain de jeu grandeur nature, il faut posséder une imagination débordante.
Nul besoin de connaissances particulières dès la rencontre avec ce sport. Chacun apprend à son rythme et selon son propre style. Il est vrai que certains gymnastes ont un avantage certain lors du premier pas mais seul un véritable effort appliqué et continu assure le passage vers le niveau intermédiaire. Dès les bases acquises, le phrasé change et le vocabulaire des figures et noms de prises s’envole, laissant tout novice sur le banc de touche des discussions. L’adhésion pleine et sincère à ce sport est dévorante car elle rythme la vie sociale en dehors de l’école ou du travail, modifie la perception de soi, ainsi que le regard sur sa propre ville. Après seulement quelques mois de pratique, les progrès peuvent déjà surprendre plus d’un novice. Mais c’est la vision de l’espace qui est la plus troublante. Chaque coin et recoin de l’espace public est sondé par les traceurs dans l’espoir de trouver la configuration idéale aux péripéties de tous. Avec une écrasante majorité de traceurs hommes, cette discipline peut paraître réservée à la gent masculine uniquement. La cause principale est l’aptitude physique nécessaire pour s’auto-porter, sauter ou grimper derrière le vide. Une réalité qui peut effrayer plus d’une demoiselle, bien que cela intéresse nombre d’entre elles.
Connu des jeunes Malgaches
Quand il s’agit de quelque chose dit « urbain » cela touche évidement les jeunes. Comme la danse et particulièrement le hip-hop, le parkour est une discipline connue des jeunes Malgaches. Nombreux en pratiquent, si d’autres ne font qu’admirer. Et parce qu’il s’agit d’un sport pratiqué en groupe malgré son aspect individuel, plusieurs jeunes Malgaches sont même allés jusqu’à monter des groupes, des équipes formées de filles et de garçons. Il existe même une école spéciale pour apprendre ce sport un peu spécial, la Tchochi Family créée en 2011. Un enseignement qui se veut être à la hauteur et conforme aux normes internationales.