Double meurtre à Sainte-Marie – Le régime veut redorer son blason !
L’affaire de ces deux jeunes éco-volontaires français de Cetamada retrouvés mort sur une plage de l’ile de Sainte Marie n’a pas fait que toucher des cœurs. En effet, ces deux jeunes gens n’étaient âgés que de 22 et de 25 ans seulement et ont perdu la vie d’une façon barbare, tués à coup de bois ronds, un trait caractéristique ces derniers temps de l’insécurité qui règne dans la grande île.
Jusqu’ici, les coupables n’ont pas encore été identifiés malgré le fait que selon la section de recherche criminelle de Toamasina envoyée sur place ait annoncé la mise en garde à vue de quatre individus supposés d’avoir été avec le couple dans la boite de nuit où les deux français ont été aperçu pour la dernière fois. Cependant, la même section de recherche criminelle de Toamasina a souligné que jusque là, aucun élément n’est venu confirmer la culpabilité des quatre personnes interpellées, et ce, deux jours après les faits. Face à tout cela, le gouvernement cherche à donner l’impression de s’activer pour retrouver les coupables de cette atrocité. En effet, la France étant un partenaire stratégique de Madagascar mais aussi par rapport au lien qui unit les deux pays, les tenants du pouvoir ne peuvent pas se permettre de faire voir qu’ils se désintéressent complètement de la chose comme à leurs habitudes. Ainsi, le ministre du Tourisme, présent à Sainte-Marie avait déclaré que « Tout le gouvernement condamne cet acte et on vous rassure que toute la lumière sera faite sur cette affaire et que ce n’est pas représentatif des problèmes ici à Madagascar. ».
A double tranchant
Le fait est que la résolution et l’arrestation des coupables de cette atrocité est obligatoire pour les responsables malgaches mais représenterait aussi la non-considération du régime vis-à-vis des nationaux. Nul n’ignore que ce n’est pas le premier meurtre résultant d’une attaque au bois rond. Au moins, une dizaine de nationaux ont trouvé la mort ainsi, que ce soit dans la capitale ou dans les régions. Pourtant, jusqu’ici, aucun coupable ni responsable n’a été traduit devant la Justice ou même inquiété de ces meurtres qui s’étaient succédés durant plusieurs semaines. Mais le fait que ce soit maintenant des étrangers qui ont été victimes, le régime est condamné à produire des résultats. A ce propos, le ministre des affaires étrangères français avait interpellé son homologue malgache Atallah Béatrice de cette situation. Au cours d’un entretien téléphonique datant du 22 Août dernier. Jean-Marc Ayrault a émis son souhait que « toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce terrible assassinat (…) et que la sécurité des français présents à Madagascar soit assurée. ». Si l’on s’en tient au mode de fonctionnement des tenants du pouvoir pourtant, cette affaire est loin d’être résolue et n’aurait aucun caractère prioritaire. D’ailleurs, le député français des républicains s’est insurgé face à cette situation sur Europe 1 en disant que « les auteurs, même identifiés, ne sont pas réellement poursuivis. Il n’y a pas véritablement de volonté politique ou peut-être judiciaire de réprimer ce genre d’assassinats » en soulignant la nécessité de relever le niveau d’insécurité de Madagascar sur la carte du Quai d’Orsay de jaune à orange. A l’issue de ce tragique évènement, l’on saura sûrement vers qui le cœur des dirigeants malgaches est tourné et pour qui ils sont les plus dévoués.
Régis Kabary