Plusieurs défis attendent notre pays en ce 21^ème siècle et par rapport au monde, Madagascar n’est pas mal en retard. La situation actuelle du pays nous donne un parfait exemple de challenges à relever, tant sur le plan politique que social. La politique malgache a plus que jamais besoin d’un air nouveau, d’une refonte en profondeur et il va de même pour l’économie. La société malgache, elle aussi, a été déchirée et pour cause, toujours la politique. Le fait que l’on évoque à tout bout de champ la nécessité d’une réconciliation nationale n’est pas le fruit du hasard. Même si quelque part il est vrai qu’il s’agit d’une idée véhiculée par des étrangers en temps de crise, cela n’en fait pas pour autant une chose à négliger. Cela ne voulant pas dire que peuple malgache est divisé comme on veut le faire croire. Il reste uni et unique, mais fatigué par les querelles et les manigances de certains qui cherchent à s’adjuger les nombreuses richesses qui font son unicité. Dans un état d’esprit positif, on peut se dire que ces défis là représentent avant tout une grande opportunité pour la Nation afin de se bâtir une vraie base sur laquelle pourra reposer un vrai pays démocratique, développé.

Il n’est pas rare d’entendre que les jeunes préfèrent s’éloigner du pays tant il est mal en point et tant ils se disent qu’il n’y en a plus rien à espérer. Malheureusement, les circonstances ne nous permettent pas d’affirmer le contraire car même le moindre geste de compassion ne se retrouve plus dans ce pays. Cela est valable pour tous, autant les dirigeants que le simple citoyen. Mais baisser les bras serait la dernière option envisageable, et si partir à l’étranger est une alternative, le retour au pays des quelques chanceux qui y vont est une espérance pour ceux qui n’en ont pas la chance. Mais assez de tergiversation car pour nous qui sommes ici, il est impératif d’agir et de ne pas attendre que d’autres reviennent pour s’occuper de nous. D’ailleurs, et on en a vécu l’expérience. Souvent, ceux qui viennent soi- disant pour résoudre nos problèmes ont du mal à y arriver. Plusieurs étapes devront être suivies afin de transformer ces défis en opportunités et cela ne pourra pas attendre une année de plus. La résolution du président de la République à entamer les discussions avec les journalistes, malgré l’heure tardive, après la décision de la Haute Cour Constitutionnelle est déjà en soi un bon pas de franchi. La question d’amender ce code de la communication d’une façon consensuelle à l’issue de discussion entre les parties prenantes représente déjà une opportunité pour tout un chacun de s’exprimer et d’apporter sa contribution à l’amélioration de notre vie ici bas. Voilà la première étape d’un plan qui devra nécessairement comporter quelques phases. En premier, dans ce cas, il est nécessaire de rétablir la confiance entre les parties, ici le peuple et les dirigeants. Personne ne le niera, le malgache n’a plus foi en ceux qu’il a élu pour le mener vers le développement promis. Ensuite, il sera question de concevoir des communications efficaces, car seuls les échanges permettront de donner de l’importance  à la chose décidée. Nous serons d’accord pour dire que même dans le cas où les politiques s’accordent et trouvent un terrain d’entente pour mettre fin à leurs discordes, le malgache, s’il n’a pas été consulté, dira toujours que ce n’est qu’une combine et des manœuvres pour encore plus se partager le trésor dénommé Madagascar. Il faudra donc inclure le peuple entier dans le processus et cela se fait par une communication efficace. Pour finir, nous dirons qu’il est impératif de respecter un principe de consentement libre et éclairé. La relation ne s’établit  pas forcément tout de suite mais sans respecter le fait que certains pourraient ne pas être d’accord dans les chemins que l’on empruntera. La chose est tout à fait normale et si on ne respecte pas cela, ni la communication ni les discussions ne serviront à rien et la confiance, pouf, disparu.

Ces défis n’apparaissent pas simple et vu la situation actuelle du pays, personne ne veut plus écouter personne et n’en faire qu’à sa tête, c’est loin d’être gagné. Mais ces défis là sont autant d’opportunités que l’on pourrait un jour arriver à transformer en un vrai socle solide sur lequel le pays pourra s’appuyer pour s’envoler. Mais des sacrifices sont nécessaires dans chaque défi qu’on se lance dans la vie. Et les sacrifices sont toujours plus douloureuses les unes les autres. Malgré le fait que ça ne soit pas chose aisée, c’est comme cela qu’on passe de défis en opportunités.

Ny Aina Rahaga