Andohatapenaka – Démolition sur fond de 2 versions différentes
La démolition des 6 bâtiments administratifs sis à Andohatapenaka a réellement démarré hier sur fond de tensions et deux versions différentes.
Le ministère auprès de la présidence en charge des Projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement (MEPATE) a déclaré à la presse qu’une entente a été trouvée avec ceux qui sont concernés par cette démolition. Exactement, les quelques ménages qui devraient quitter les lieux recevront des indemnités de location de la part de l’Etat. Un haut responsable au sein du MEPATE a rappelé que cette affaire remonte à 2008. Il y avait toujours des négociations entre les deux parties et le ministère a respecté toutes les procédures nécessaires. Ces terrains à Andohatapenaka appartiennent à l’Etat et il est tout à fait de son droit de les récupérer pour cause d’utilité publique. Le MEPATE a précisé, hier, que tous les travaux relatifs à l’accueil du sommet de la francophonie sont sur la bonne voie. La construction de la galerie d’exposition et du village artisanal sera terminée à temps.
Une scène de désolation
Chez les victimes, une scène de chaos a été constatée, hier sur place. Les ménages n’ont pas dormi toute la nuit du mardi à cause de la menace qui pèse sur eux. Mercredi, dès 6h du matin, l’huissier du MEPATE a conduit l’équipe de destruction et les engins ont commencé à démolir toutes les infrastructures bâties en dur. Ils ont même rasé les quelques arbres qui ont orné la cité. Des femmes et enfants en larmes, dans la désolation totale, ont encore été aperçus pendant la démolition. Les victimes ont une fois de plus dénoncé l’abus de pouvoir du MEPATE et leur avocat a rappelé le vice de forme. En effet, une plainte a déjà été auprès du conseil d’Etat, la semaine dernière mais cela n’a pas empêché le ministère de procéder à la mise à exécution de la démolition. Par ailleurs, l’avocat des victimes a déjà précisé « qu’un huissier doit se conformer à une décision de la justice pour pouvoir diriger une démolition. De ce fait, l’huissier doit suivre l’instruction du parquet ou du procureur général. Pourtant, la démolition à Andohatapenaka n’a jamais bénéficié d’une décision de la justice mais commandé par un arrêté ministériel. Dans ce cas, l’huissier doit se limiter à la signification ». De son coté, l’huissier du MEPATE a refusé de s’adresser aux journalistes pour expliquer le bien fondé de la démolition.
Dom