Marchands d’Analakely – « Miala i Lalao ! »
10 mois après son élection à la mairie d’Antananarivo, Lalao Ravalomanana fait face à une révolte sérieuse : celle des marchands ! Las de se faire plumer par les agents de la police municipale accompagnés de ceux du central de Tsaralalàna, ces derniers ont exigé son départ.
En sachant qu’ils étaient des milliers à occuper les trottoirs du centre-ville, la nouvelle mairesse a opté de suite pour la sanction alors qu’aucune infrastructure destinée à les accueillir n’a été construite. Pire, les marchés municipaux – Pochard, Ambohimanarina, Andravoahangy, Anosibe, Namontana, et entre autres Soamanatombo - ainsi que ceux des fokontany – Anjohy, Ambanidia, Antaniavo, ou encore Anjanahary – n’ont bénéficié d’aucune réhabilitation, ni d’extension. Ainsi, la nouvelle équipe dirigeante n’a d’autre stratégie que le bâton et chaque jour, les camions de la Cua ramassent des tonnes de marchandises. Effectivement, les biens des marchands sont confisqués pour ensuite, être mis en fourrière et la récupération n’est possible qu’après le paiement de fortes amendes alors que les produits se trouvent dans un état de détérioration avancée.
D’un autre côté, un recensement a été effectué et des badges ont été distribués en payant la somme de 15 000 ariary par marchand. Du coup, beaucoup ont cru qu’ils pouvaient exercer le métier sans avoir peur d’une quelconque rafle de leurs affaires de la part des agents communaux.
Indésirables
C’était loin d’être le cas alors qu’en même temps, les marchands payent une taxe journalière et souvent même plusieurs fois dans la même journée.
Las de se faire plumer, les marchands ambulants ont tenu une révolte, hier, devant l’hôtel de ville d’Antananarivo contre ce que la Cua appelle de « l’assainissement » ! Et cette fois-ci, ils n’étaient pas allés de main morte en réclamant tout simplement la démission de la mairesse de la capitale Lalao Ravalomanana, et ce, suite à la chasse aux commerçants indésirables des trottoirs de Behoririka jusqu’à Andohan’Analakely. Pour la municipalité, elle affirme avoir déjà sorti un arrêté afin de régler le problème et a déjà renvoyé les marchands de fournitures scolaires à la place de la … démocratie à Ambohijatovo !
Pour les magasins de l’Avenue de l’Indépendance et de la rue Andrianampoinimerina, ils ont fermé leurs portes de 9h à 14h 30 tandis que les marchands ont bloqué la circulation devant l’entrée principale de l’hôtel de la ville. « On ne renie pas l’organisation de la Cua mais on ne tolère en aucun cas que nos biens soient confisqués. De plus que nous payons régulièrement la taxe exigée par celle-ci. Pour cela, nous réclamons la démission de Lalao Ravalomanana qui, depuis son arrivée, nous a empêché d’effectuer nos activités de survie sans aucune volonté de nous écouter », soutient Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy, le leader des manifestants. Mais la situation a failli déborder et toucher le supermarché de Shoprite d’Analakely qui était resté ouvert, sans l’intervention des agents de l’Emmoreg.
J.L.R – Anna Ra.