Artec – Renforcement de la « cybersécurité » du pays
Le piratage informatique constitue de nos jours une menace réelle pour tous les pays. Celle-ci peut toucher plusieurs domaines dont la communication, les systèmes automatisés, les systèmes de paiement en ligne ou encore les sites web consultables sur internet. La gravité des dégâts varie d’un cas à l’autre. Plusieurs sites web ont été déjà piratés à Madagascar dont ceux des institutions étatiques ou encore ceux des organismes rattachés à l’instar de celui de l’Institut national de la statistique de Madagascar (Instat), de celui du ministère des affaires étrangères, ou encore tout récemment de celui du ministère de la sécurité publique. Ainsi, le ministère des postes, des télécommunications et du développement numérique accompagné de l’Autorité de régulation des technologies de communication (Artec) de Madagascar entendent mettre en œuvre des mesures visant à augmenter le niveau de la cybersécurité dans le pays. Selon Franck Robinson, responsable de la communication au sein de cet organisme, « la Grande Ile a encore de nombreuses faiblesses en matière de cybersécurité et on sait que le monde cybernétique ne comporte pas de frontière visible pour prévenir toute forme de piratage et de criminalité ». Afin de pallier ces lacunes, l’Artec et le ministère sont en train de mettre en place un projet de renforcement de capacités des acteurs concernés par les activités cybernétiques dont le volet formation verra la participation d’institutions de renom, notamment l’Unité internationale de communication (Uit) et l’Université d’Oxford.
Actions prioritaires
Dans la prévention des risques, le souci des autorités de sécurité est parfaitement légitime car on ne peut les ignorer à l’ère du numérique. A Madagascar, il est nécessaire de s’investir dans de tels projets et les ressources publiques devraient y être allouées. Bien qu’il soit louable de vouloir rehausser le niveau de sécurité du pays dans le secteur numérique, il est constaté que celui-ci ne concerne pas encore la majorité des Malgaches surtout si on parle de cybersécurité. Le besoin de recadrer les priorités en tenant compte d’une part de la grande pauvreté qui touche la majorité de la population et d’autre part, le niveau plus que limité de nos ressources se fait sentir. Un tel projet aura peut-être un impact à une échelle ciblée donc réduite mais pas au niveau général. Les institutions publiques de l’Etat devraient se concerter en permanence pour redéfinir les projets et actions prioritaires où seront investies nos ressources et non essayer de lancer une multitude de projets « à la mode » qui donnent plus l’impression d’une illusion d’avancement qu’une prise en main concrète des problèmes de fond de ce pays.
Anna Ra.