Funboard – Entre sport et amusement
Le funboard (lit. De l’anglais « planche d’amusement ») est une déclinaison de la planche à voile, le matériel étant conçu (absence de dérive et planche courte) pour naviguer exclusivement au planing. La pratique du funboard tient plus du sport de glisse que du loisir nautique traditionnel. A ce titre, elle peut se développer à Madagascar, pays qui dispose de sites exceptionnels pouvant accueillir les amateurs.
Spécificités
Dérivé de la planche à voile traditionnelle (windsurf en anglais), le funboard est une discipline dont le matériel est composé d’un gréement (voile lattée tendue le long d’un mât entre le point d’écoute et d’amure, puis par le wishbone qui tend le point d’écoute, rattaché au flotteur par un diabolo articulé dans toutes les directions (c’est ce qui différencie principalement la planche à voile des voiliers).
Les planches de funboard sont plus courtes et n’ont pas de dérive. Elles sont prévues pour naviguer au planing, l’aileron suffisant alors à créer la force antidérive. Le changement amure se fait surtout par empannage appelé jibe en funboard sans perte du planing, le virement prenant trop de temps. Le départ se fait en water start : le véliplanchiste extrait la voile de l’eau en nageant, puis se fait hisser sur le flotteur par la poussée vélique.
L’utilisation de ce type d’embarcation dans des conditions fortes de vent nécessite d’être équipé de moyens d’accroches très robustes et efficaces tels que les footstraps (sortes de sangles pour maintenir les pieds sur le flotteur) et le harnais (qui existait déjà, mais en version très simple). Plusieurs tendances de harnais se développent. Le harnais-culotte (accroche basse), le harnais-ceinture (accroche moyenne), le harnais thoracique à bretelles (accroche haute). Certains funboarders utilisent le harnais-culotte dans des conditions de slalom pour plus de performance, tandis que les harnais ceinture et thoracique semblent plus adaptés à des conditions dans les vagues (pour se décrocher plus facilement). Au fil des évolutions, ces trois types de harnais vont continuer à étendre leurs plages d’utilisation et à devenir de plus en plus efficaces et confortables.
Historique
Le funboard est apparu dans les années 1980, de par l’intervention de sportifs tels que Robby Naish, qui ont su amener cette nouvelle discipline au niveau des autres sports de glisse, dans des vagues géantes des spots hawaïens les plus réputés. Le funboard a fait son apparition en France à Brest dans le club « Les Crocos de l’Elorn ». A cette époque, le marché de la planche à voile en France était florissant : outre les pratiquants occasionnels, le nombre de passionnés et de pratiquants confirmés devenait suffisant pour créer une niche de marché. Peu à peu des flotteurs plus courts et plus étroits ont vu le jour. La dérive qui équipait la planche à voile a disparu pour ne conserver que l’aileron situé à l’arrière du flotteur, créant ainsi de nouvelles disciplines : le funboard dans les vagues (flotteurs très courts et très maniables, résistant à des contraintes mécaniques très fortes), le funboard de slalom (flotteurs plus tendus et plus légers que les flotteurs de vague, idéal sur plans d’eau plats), et funboard de course racing (flotteur plus volumineux et plus long, aux rails plus longs et droits, idéal pour bien remonter le vent tout en maintenant le planning, avec de grosses toiles).
Sur ces engins, qui, pour des conditions de vent fort (supérieur à 20 nœuds), supportent à peine le poids du pratiquant à l’arrêt, l’initiation devient impossible sans de sérieuses qualités physiques et une technique solide. A travers la médiatisation de cette pratique plus extrême, de sport de glisse, le loisir de plage qu’était la planche à voile a peu à peu pris l’image d’un sport difficile, les constructeurs ayant d’abord préféré répondre à la demande des passionnés plutôt que concevoir des planches accessibles pour attirer les débutants.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix. Tout d’abord, le renouvellement du matériel étant beaucoup plus fréquent chez les funboarders que chez les véliplanchistes, l’intérêt économique de court terme a conduit les constructeurs à s’orienter vers ce segment de marché et à délaisser la fabrication de planches à voile plus basiques, offrant moins de marge. L’innovation, au cœur des évolutions du funboard (structure et poids des flotteurs, matériaux composites dans la fabrication des voiles et mâts) a par ailleurs incité les constructeurs à investir dans la recherche et développement afin de consolider et pérenniser leur part de marché, ce qui se traduit par un prix du matériel élevé.
Depuis les années 2000 et l’avènement du kite-surf, le funboard est à nouveau dans la tourmente. Les constructeurs, désireux de se débarrasser de la réputation de sport difficile qui colle à leur secteur, ont progressivement revu les lignes de leurs flotteurs. Plus large, plus volumineux, avec des rails moins incisifs, les nouveaux flotteurs visent à reconquérir un public plus large avec pour maître-mot la capacité évolutive du matériel. L’allègement du poids des gréements a également favorisé la création de voiles de grande surface (jusqu’à 12,5 m²) permettant d’étendre la plage d’utilisation du matériel par vent léger, et surtout de rendre beaucoup plus accessible cette discipline réputée si techniquement et physiquement difficile (matériel plus maniable, gréement très allégé…). L’évolution (nouvelles coupes de voiles, wishbones monoblocs, flotteurs plus courts et plus larges) permet à l’heure actuelle (depuis 2007) de naviguer muni d’un harnais-ceinture avec une posture beaucoup plus verticale du corps, en forçant davantage sur la ceinture abdominale et les cuisses qu’avec le dos comme auparavant avec l’utilisation des harnais culotte.
Une figure internationale : Robby Naish
Né le 23 avril 1963 à La Jolla en Californie, Robby Naish est un véliplanchiste américain. Il est l’un des premiers athlètes à avoir obtenu une renommée internationale dans cette discipline. Son numéro de voile est US1111.
Le jeune Robby Naish a déménagé avec sa famille de la Californie à Kailua dans l’Archipel d’Hawaï (sur l’île Oahu). C’est là qu’à l’âge de 11 ans, il s’intéresse à la planche à voile, sport qui commence à se développer. Deux ans plus tard, en 1976, il gagne son premier titre en Coupe du Monde aux Bahamas.
En tant que compétiteur amateur, il gagne successivement les Coupes du Monde de 1977 à 1979. Après l’émergence de la Professional Boardsailors’ Association (PBA), qui deviendra la Professional Windsurfing Association (PWA), Robby Naish gagne le titre de Champion du Monde Overall de 1983 à 1987, puis le titre de Champion du Monde PWA en 1988, 1989 et 1991. Il est détrôné par la suite par le champion hispano-hollandais Björn Dunkerbeck.
Robby Naish est renommé pour sa maîtrise de plusieurs figures comme le Table Top, le Forward Loop ou Longboard Loop (et notamment pour avoir réussi à en faire un avec sa planche Mistral Equipe de 3,72 m de long).
Dans les années 90, il s’intéresse au kite-surf, nouveau sport émergent et est devenu un compétiteur notable dans la discipline. En 1998 il gagne le titre mondial en slalom et en 1999 en slalom et en saut.
Aujourd’hui, bien que retiré du monde de la compétition, il pratique toujours la planche à voile, sur l’île de Maui ou celle d’Oahu sur son spot de Diamond Head, et dirige une entreprise qui fabrique des planches, des voiles et du matériel de kite-surf portant son nom.
En tant que célébrité internationale du monde du sport, Robby Naish a fait plusieurs apparitions dans divers médias ; plusieurs décennies après son premier titre, de nombreux équipements des sports nautiques de planche à voile ou kite-surf font leur promotion en utilisant son image et son nom. Il devient l’ambassadeur de la marque Tommy Hilfiger pour la collection automne 2010 nommé Tommy Tailored.