Solidarité des journalistes – « Samy mandeha, samy mitady »
L’adoption de la loi portant sur le code de la communication n’a pas eu cessé de retenir l’attention. Très médiatisées puisqu’il touche à la liberté d’expression, les associations des journalistes se sont ainsi tous mobilisées. Si l’adoption du code de la communication a été approuvée par les uns, il a été également très contesté par les autres. Dernièrement, le président de la République a convié au palais d’Iavoloha différents mouvements de journalistes et il en découle qu’en 2 h d’échange, chaque association a eu son mot à dire. En effet, par le biais du communiqué, chacun s’est exprimé face à l’initiative du président de la République mais surtout face à l’impossibilité de stopper le processus de promulgation de cette loi. Notons que le président de la République a réitéré la nécessité de cette promulgation, ceci dans un souci d’éviter un conflit entre les institutions dont l’Assemblée nationale, le Sénat et la Haute Cour Constitutionnelle, selon sa déclaration.
Le « collectif des journalistes » a tenu à souligner que la promulgation de ce code dans sa version actuelle n’augure rien de bon pour le pays puisqu’il met en danger la démocratie. Par ailleurs, il regrette que le processus de promulgation soit toujours en marche malgré leur demande. Toutefois, le collectif est prêt à discuter avec toutes les parties prenantes dans le cadre d’un espace de concertation qui est une fenêtre ouverte par la Haute cour constitutionnelle lorsque cette dernière a rendu sa décision.
Concertée et ouverte
Ainsi, des amendements pourraient être portés mais doivent passer par le Parlement. Pour le « Mouvement pour la liberté d’expression » (Mle), grand absent – ou ignoré – lors de l’audience accordée par le président, a fait savoir que cette démarche n’était qu’une manœuvre dilatoire mais le but est fixé d’avance : la promulgation du code en question. Ainsi, les réunions au sein de l’espace de concertation n’aboutiraient point à rien, ce qui explique la décision des journalistes de cette entité de les boycotter. De ce fait, le Mle a fait savoir son désaccord face à cette initiative en tenant certains propos dénigrants sur les réseaux sociaux et certains organes de presse, non seulement sur le président de la République mais aussi et surtout contre les journalistes présents à l’audience d’Iavoloha. Par contre, ces derniers organiseront une journée de solidarité suivie de l’organisation de la radio « Miara-manonja » le mardi 30 août 2016. Le mouvement rappelle à tous les journalistes la nécessité de renforcer la solidarité, face à cette attitude des autorités qui « cherche à semer la discorde au sein des professionnels des médias ». Le Mle renouvelle sa détermination à continuer le combat contre le code de la communication dans sa version actuelle. Les prochaines actions à entreprendre seront définies à l’issue de cette journée de solidarité. Et l’Association des chroniqueurs politiques (Achropol), n’est pas en reste puisqu’elle affirme que justement, l’espace de concertation permettra de lever les craintes et les suspicions. Selon elle, c’est grâce aux observations des journalistes et des considérants émis par la Haute Cour Constitutionnelle que seront définies de manière concertée et ouverte les modalités d’application de cette loi, et, surtout à l’élaboration d’un projet d’amendement dudit code sur la base des réalités vécues. L’Achropol constate que le président et les journalistes sont disposés au dialogue. D’un autre côté, l’ordre des journalistes de Madagascar (Ojm) au niveau des provinces d’Antananarivo et de Diégo-Suarez, n’a pas forcément eu la réaction escomptée. Force est de constater qu’elle n’a pas tenue à réagir face à cette polémique sur la mise en place d’un espace de concertation.
Volana S.