Médiateurs internationaux – Un rapport très attendu
A la fin de cette semaine, les chefs d’Etat et de Gouvernement de la Sadc tiendront un sommet à Lilongwe, capitale du Malawi. Et comme à chaque réunion de l’organisation sous-régionale, la crise malgache sera une nouvelle fois débattue. Selon le secrétaire exécutif de l’organisation sous-régionale, Tomaz Salomao, le rétablissement de l’ordre constitutionnel à Madagascar est un impératif pour la levée de la suspension imposée à ce pays par la Sadc. « Madagascar continue à être membre de la Sadc, mais il faut qu’il y ait stabilité politique, rétablir l’ordre constitutionnel, c’est l’impératif pour que l’on lève la suspension pour que le pays puisse participer aux rencontres », a-t-il souligné. Autrement dit, la Sadc n’entend pas réintégrer de sitôt la Grande Ile au sein de l’organisation dont elle est suspendue depuis le changement anticonstitutionnel de pouvoir en 2009.
Selon encore Tomaz Salomao, la mission conjointe chargée de la mise en exécution du plan pour la sortie de crise à Madagascar « va présenter son rapport sur base des consultations et des négociations avec les parties impliquées dans le conflit institutionnel ». Il a notamment précisé qu’une commission conjointe, intégrant l’Union africaine, les Nations Unies, la Communauté de Développement de l’Afrique australe et la Commission de l’Océan Indien (COI) s’est rendue à plusieurs reprises à Madagascar et à ce titre, elle est à même « d’évaluer la situation » du pays durant ce sommet. Il s’agit bien entendu des deux missions dirigées conjointement par Joaquim Chissano, médiateur en chef et Ramtane Lamamra, commissaire de l’Union africaine en charge de la Paix et de la Sécurité.
Sanctions
L’un des enjeux de ce sommet a trait à la position officielle de la Sadc concernant les sanctions que l’organisation pourrait prendre au cas où le rapport est défavorable au pays. En effet, la première mission du Gic-M a fixé au 31 juillet dernier la mise en œuvre des sept points de l’aide-mémoire de sortie de crise. Jusqu’à l’heure actuelle, seuls deux points ont été réalisés (restructuration de la CES et ordonnance permettant aux candidats de se retirer de la course à la magistrature suprême). Le sommet aurait à analyser s’il s’agit là d’une avancée importante devant permettre à certaines personnalités d’échapper à des sanctions ciblées telles qu’il a été décidé lors de la réunion du Gic-M à Addis-Abeba le 26 juin dernier.
La seule indication disponible est la prise de position de Joaquim Chissano et Ramtane Lamamra qui ont indiqué, lors de la conférence qu’ils ont tenue avant leur départ, que la restructuration de la CES est un « pas important ». Seulement les deux hommes ont maintenu qu’il y aura des sanctions si le processus de sortie de crise reste bloqué. Dans tous les cas, on sera fixé sur la position de la Sadc à la fin de cet important sommet.
L. Denis Alexandre