Développement rural – Atelier sur la mise en service des CSA
Du 23 au 26 juillet derniers, s’est tenu à Toamasina un atelier de formation sur l’opérationnalisation des réseaux CSA (Centres de services agricoles) dans trois régions : centre Est, Alaotra Mangoro, Atsinanana et Analanjirofo. Les objectifs de cette formation portent sur le renforcement des dispositifs CSA par la mise en place du réseau intranet et de communication, et la réalisation d’un espace d’échange d’information pour les producteurs et les acteurs du milieu rural. Selon les participants à cet atelier, Madagascar a un déficit de financement du secteur agricole : les projets ont des durées limitées et concernent des zones spécifiques ; les financements publics, réduits, sont difficiles à mobiliser.
Appuis techniques
Par ailleurs, les producteurs ne sont pas suffisamment impliqués dans les choix qui les concernent. Pour pallier à cela, les autorités ont conçu deux dispositifs dont les Centres de services agricoles (CSA) et les Fonds régionaux de développement agricole (FRDA). Ils supervisent leur mise en place depuis près de cinq ans. Dans l’état actuel de la situation et ce afin de consolider les acquis des CSA (outils, bonnes pratiques à capitaliser, réseau inter CSA, …) et d’ajuster si besoin les appuis techniques en cours, les activités d’appui des CSA à travers les deux projets vont contribuer à l’affinage du cadrage général (orientations stratégiques, catégorisation des CSA…) et des plans d’action se rapportant aux suivis et appuis techniques adaptés au contexte. Cet objectif justifie la composition des participants pour la présente session. Les deux projets en cours au sein du ministère de l’Agriculture à savoir l’AROPA et le PAPSA comportent des activités d’appui aux CSA et selon l’approche faire faire, des organismes d’appui ont été engagés pour la mise en œuvre respective des composantes des 2 projets. Si l’organisme d’appui engagé par le projet PAPSA en l’occurrence l’EAM (Entreprendre à Madagascar) a fait partie des opérateurs d’appui ayant contribué à la mise en place de la 2ème vague des CSA en 2009, ceux de l’AROPA dénommés PAR (Prestataire d’Appui Régional) recrutés en avril 2013 sont des nouvelles entités.
Des avis contradictoires
Les CSA, installés au niveau de chaque district depuis, ont pour mission principale l’intermédiation entre la demande et l’offre de services. Ils sont chargés de recueillir et de mutualiser les besoins en services des producteurs, et de les mettre en relation avec le(s) prestataire(s) de services et la source de financement adaptée (notamment les FRDA). Chaque CSA est géré par un comité de pilotage mixte composé de personnes : paysans, des représentants de l’administration et des collectivités territoriales. Le président est d’office un paysan. Une équipe de salariés les appuie techniquement. Ensemble, ils définissent les priorités pour le développement agricole du district. Les avis sont souvent contradictoires ; les paysans sont plus axés sur les filières vivrières alors que les autres membres cherchent à soutenir les cultures d’exportation. Mais à travers ces débats, on peut espérer la naissance d’une nouvelle forme de complémentarité et d’un dialogue plus équilibré entre paysans et l’Etat.
Recueillis par Riana