Alors, toujours être du bois dont on fait les vielles ?
Au moins des éclairs de lucidité dans ce cafouillis indescriptible qu’est la gestion de bois précieux saisis. Bien que ce ne soit pas encore effectif, il y aura enfin des heureux dans ces histoires de trafic de bois précieux. Des informations issues de la Direction Générale de l’Artisanat font assurément trépigner de joie les artisans du secteur bois. Il se pourrait que les artisans d’Analamanga et du Menabe puissent bientôt bénéficier de lots de palissandre pour leurs ateliers. Tout n’est encore que théorique pour la Direction générale de l’Artisanat, mais l’attribution de ces bois saisis, devrait suivre des modalités drastiques et pour sûr, ce seront les artisans affilés à des associations professionnelles dûment enregistrées au niveau du ministère de l’Artisanat qui auront l’apanage d’en bénéficier. De toute façon, l’inventaire des stocks existants laisse encore à désirer, et ce n’est pas demain la veille que ça se fera tant il y a trop de micmacs autour, mais on peut toujours rêver.
Une évidence pourtant pour le secteur bois dans la Grande île : les trafics de bois précieux ne sont pas près de se tarir. Les gros magnats mondiaux du secteur ne se formaliseront quasiment jamais dans la pratique du commerce des bois précieux vu les restrictions contraignantes qui existent. A la lumière de ce qui crève l’actualité dans le cadre de ces trafics de bois de rose, l’histoire de ces mystérieux « six conteneurs » qui ont été identifiés dans un port chinois, on ne peut que se rendre à l’évidence sur les déploiements d’ingéniosités pour tromper ou s’assurer la complaisance des autorités locales ou internationales. Les fausses déclarations au départ des ports de la Grande île, pour ce coup-ci d’Antsiranana, laisse perplexe quant à l’étanchéité et le sérieux des contrôles à ces points « frontières ». On se complait à dire que ces containers ont été expédiés illicitement, mais au final on sait très bien que ça a été embarqués en suivant tous les circuits formels d’exportation…
Le plus désolant dans tout ça c’est qu’au rythme où on détruit les forêts pour la collecte de ces bois précieux, en un siècle tout pourrait disparaitre surtout associé à la croissance démographique qu’on ne se prend même pas la peine de freiner sérieusement.
Reste à savoir jusqu’où irait l’engagement du Président de la Transition malagasy quand il a avancé à la tribune des Nations-Unies à New York en déclarant que
« Madagascar a besoin de prendre en main son destin, d’écrire sa propre histoire, d’en finir avec le cycle d’instabilité politique à travers l’organisation d’élections crédibles et transparentes, garanties par la mise en place de la Commission Nationale Electorale Indépendante de la Transition (CENIT) » (Sic) Surtout quand c’est assorti d’une requête pour le moins inaccoutumée : « la meilleure façon d’aider le peuple malgache consisterait : à nous faire confiance, à respecter vos engagements et à nous laisser assumer nos responsabilités ». Chiche qu’il y aura des hauts et des bas dans ces respects d’engagements et de responsabilités, le passé en est parsemé d’exemples.