Exclusion des trois principales candidatures – Demain, entre rupture et élection
La journée de demain est décisive dans la suite du processus de sortie de crise. En effet, l’ultimatum de la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition pour une liste révisée des candidats expire demain mercredi, censé être le début d’un redémarrage des activités autour du processus électoral avec les Nations Unies. Mais la nouvelle liste de la Cour électorale spéciale n’est pas acquise pour autant avec la résistance effectuée par les trois candidats exclus de la course à la magistrature suprême. La Cour électorale spéciale a précisé dans un communiqué le délai de présentation d’éventuelles candidatures de remplacement, pour les personnalités dont les candidatures ont été annulées et également la réception d’éventuelles demandes de retrait volontaire prévue prendre fin ce jour à 19 heures précises. Cependant, chez Andry Rajoelina comme chez Lalao Ravalomanana ou encore Didier Ratsiraka, l’option de la désignation d’un candidat de substitution n’est même pas à l’ordre du jour. Une résistance qui pourrait ainsi signifier la rupture de toutes les démarches inclusives et consensuelles dans le processus de sortie de crise.
Scénarii
En effet, plusieurs scénarii peuvent être envisagés face au refus des trois candidats à se plier à la décision de la Cour électorale spéciale. Un boycott de l’ensemble du processus électoral par ces parties prenantes est une option qui peut se produire d’ici demain. Andry Rajoelina comme Lalao Ravalomanana ou Didier Ratsiraka représentent en effet une majeure partie de l’électorat, quand le boycott pourrait alors invalider le résultat des élections, tout en portant une conséquence sur la participation des électeurs à aller aux urnes. D’autre part, ces parties prenantes qui sont à l’origine de toutes les démarches de résolution de la crise pourraient également décider de tenir des scrutins sans la communauté internationale. Les principaux bailleurs de fonds des scrutins à Madagascar sont satisfaits de la décision de la Cour électorale spéciale et annoncent un nouveau soutien effectif à tout le processus après la publication de la décision de la CES. Malgré le risque d’une élection non reconnue internationalement, ces candidats pourraient emprunter la voie d’un scrutin qui leur permettrait d’affronter le verdict des urnes. Et il n’est pas exclu que Lalao Ravalomanana, Andry Rajoelina ou encore Didier Ratsiraka fassent aussi blocage dans le déroulement de tout le processus
Alliance
De tels scénarii appellent cependant à ce que chaque partie prenante mette de côté les différends politiques et unisse ses forces pour soutenir une cause commune. Car finalement, Andry Rajoelina tout comme Lalao Ravalomanana se battent actuellement pour le maintien de leurs candidatures à la prochaine élection présidentielle, une participation libre pour une élection réellement démocratique. L’alliance pourrait elle-même débouter la communauté internationale qui a recommandé la non-participation des trois personnalités.
Lalaina Arisoa