Marché du travail en milieu urbain – Le nombre de demandeurs d’emploi en hausse
Le nombre de demandeurs d’emploi nouvellement inscrits auprès du service de l’emploi d’Analamanga a connu une hausse de 14.6% depuis le début de l’année, d’après les derniers chiffres de l’Observatoire malgache de l’emploi et de la formation (Omef). Entre janvier et mai 2013, l’entité a enregistré 2 296 nouveaux demandeurs d’emploi, si celui-ci était au nombre de 2003 en 2012 à la même période. Selon les statistiques, ce sont surtout les hommes ayant un niveau d’instruction au plus l’éducation de base qui viennent chercher du travail auprès de l’OMEF. Une hausse de 34.8% par rapport à l’année dernière, a été observée sur cette tranche de la population. Pour ceux qui ont un niveau d’instruction supérieur, l’Omef a enregistré une hausse de 14.5%, ils étaient 720 à venir déposer leur demande d’emploi entre le mois de janvier et mai de cette année.
Ecart entre l’offre et la demande
Selon les analystes, cette situation est normale en raison de l’augmentation des effectifs qui arrivent chaque année sur le marché de travail. Seulement, l’écart entre l’offre et la demande s’élève de plus en plus ces dernières années. La Grande île n’échappe pas à la crise de l’emploi qui frappe de plein fouet les jeunes du pays. La structure de la croissance qui n’est pas inclusive et pauvre en emploi doublée par les impacts néfastes de la crise politique dévastatrice met en danger la vie socio-économique du pays. La crise socio-politique qui a perduré depuis 2009 a continué à porter atteinte à la quantité et à la qualité de l’emploi et du travail dans le pays.
De plus en plus de jeunes chômeurs
La population étant caractérisée par sa jeunesse dont la moitié a moins de 20 ans et l’âge moyen est de 21.4 ans, les jeunes sont les plus touchés par la pénurie du travail, particulièrement en milieu urbain. C’est un calvaire pour les jeunes diplômés ou non car, bon nombre d’entre eux sont au chômage après leurs études. Au total, on compte actuellement près de trois millions de chômeurs dans toute l’île, soit 3,8% de la population active du pays. Les jeunes sont les plus touchés du phénomène de chômage. Par conséquent, 60% des jeunes malgaches sont sous-employés ou effectuent des travaux qui ne correspondent pas à leurs diplômes (inadéquation formation-emploi). Des entreprises tournent au ralenti depuis la crise, les investisseurs étrangers et locaux se sont délocalisés vers d’autres pays. La majorité des régions de la Grande île ne bénéficient plus d’investissements. Selon le Bureau International du Travail (BIT) à Madagascar, 336 000 à 1.250.000 emplois formels ont été perdus à Madagascar en 2009 et deux tiers des personnes qui ont perdu leurs emplois sont tous jeunes.
Recueillis par Riana