Normes internationales du travail – Manque de capacité de mise en œuvre
La plupart des conditions de travail à Madagascar laissent à désirer. Les normes de travail internationales, ainsi que les principes de droits fondamentaux sont encore loin d’être respectés. Parmi les centaines de déclarations de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relatives aux principes et droits fondamentaux au travail, Madagascar n’en a jusqu’à maintenant ratifié qu’une quarantaine. Certes, des avancées sont enregistrées en matière d’application du « programme-pays pour le travail décent » mais des lacunes persistent encore quant à l’application et au respect de ce programme. « Les lois et les règlements existent mais ils ne sont pas respectés. Par ailleurs, la plupart des travailleurs ne savent pas leurs droits et encore moins les normes internationales du travail (NIT) alors que Madagascar peut faire mieux en la matière », avance le père Noël Cyprien, coordinateur de la pastorale du monde ouvrier. Le suivi de l’application des normes internationales du travail à Madagascar doit être effectué par le ministère de la Fonction publique, du Travail et des Lois sociales. Les inspecteurs du Travail doivent faire des descentes sur le terrain pour effectuer ce contrôle mais cela n’est désormais pas le cas en ce moment, selon les informations. « A Madagascar, on déplore encore une insuffisance de capacité de mise en œuvre par les responsables étatiques. Le suivi de l’application de ces normes internationales du travail incombe totalement au ministère de la Fonction publique, du Travail et des Lois sociales mais en ce moment, il n’y a aucune volonté de le faire », confie un responsable au sein du Bureau international du Travail, voulant rester dans l’anonymat.
Académie des NIT
Le Bureau international du Travail et la pastorale du monde ouvrier ont ainsi décidé d’organiser l’Académie des normes internationales du travail et du principe et droit fondamentaux du travail. L’événement qui va se tenir les 20 et 21 septembre prochains à l’Esca Antanimena sera une occasion de faire connaitre aux jeunes leurs droits fondamentaux lorsqu’ils se trouvent dans le monde professionnel. Il vise la réalisation d’activités de sensibilisation et de renforcement de capacités sur les normes internationales du travail et les principes et droits fondamentaux au travail. « La compétence technique ne suffit pas pour affronter le marché du travail, il faut une connaissance supplémentaire sur le droit du travail pour être compétitif », indique le représentant du Bureau international du Travail, Christian Ntsay, hier lors d’une conférence de presse. L’Académie est organisée à l’intention des acteurs du monde du travail, des travailleurs de l’économie informelle, ainsi que des universitaires.
M. S.