Halte aux provocations faites au Droit
L’opinion s’accroche aux branches des élections pour pouvoir espérer un retour à un ordre constitutionnel exigé par la communauté internationale, afin de signer la fin de crise. L’ordre constitutionnel peut-il s’installer dans un état général de désordre du droit ? Pour l’instant, sans qu’il ne soit besoin d’être ni un spécialiste, ni un militant pour la défense du droit, il suffit au premier venu de bonne foi de descendre dans la rue pour relever de nombreux faits et actes en infraction flagrante à la loi. Depuis quelques jours les embouteillages ont fait leur rentrée. L’étroitesse des rues en rapport au parc de véhicules constitue sans doute une des causes principales de cette asphyxie de la circulation, mais il est d’autres pratiques et comportements contraires à la loi qui s’étalent avec effronterie en public. Il ne suffit pas d’épingler les deux fléaux, taxis-be et marchands de rue, pour dresser un état des lieux désespérant, il faudrait faire la somme de tous les petits comportements égoïstes caractéristiques d’incivisme qui se multiplient dans une société en plein relâchement. La tolérance perd de sa vertu lorsqu’elle concerne une tolérance réciproque pour les petites manifestations d’indiscipline. Il est vrai que les chars à traction humaine ou animale posent un problème difficile à résoudre. Ce moyen de transport constitue non seulement une verrue disgracieuse dans le paysage du siècle, mais représente une épine sérieuse à la circulation urbaine mais aussi routière. En contrepartie ils demeurent particulièrement adaptés aux besoins et aux moyens d’une bonne partie de la population. Tant qu’à ne pas trancher dans le vif du sujet, il semble inadmissible d’étendre de facto leur droit à passer outre le code de la circulation. De plus en plus on les croise dans des quartiers de la ville où en principe ils n’ont pas droit d’accès, ils s’autorisent parfois à emprunter des rues dans le sens interdit… sous le regard patibulaire des agents de circulation. On ne va quand-même pas aller jusqu’à traire des vaches maigres, et de plus ce ne sont que des détails par rapport à tous les viols du droit. Vrai ! Mais il est temps de tout remballer, il faut que l’on mette un jour le holà à toute cette débandade et ce moment est arrivé. Il faudra vite oublier tout l’arsenal de lois plus ou moins scélérates souvent improvisées qu’arrachées aux forceps. Et même si ces dispositions légales, outrancières en rapport au droit, servent d’étai dans la construction d’un Etat en conformité constitutionnelle, elles ont de vocation à finir sur un bûcher après utilisation. S’interroger sur le devenir de la mentalité demeure lorsque le feu aura réduit en cendres ces moyens utiles mais pervers. Madame ou Monsieur le futur président devra avoir de l’estomac pour digérer les problèmes du genre qui l’attendent. Dès aujourd’hui cependant les âmes de bonne volonté et particulièrement les personnes qui occupent de hautes responsabilités grassement rémunérées, ont devoir d’assainir devant à l’intérieur comme devant leur seuil, afin de préparer le terrain.
Léon Razafitrimo