L’Egypte avait fait un pas de géant en un tournemain pour finir dans le fossé en un rien de temps. Pour s’être débarrassé du carcan du despotisme, limite dictatorial – si ce n’était pas le cas – et plongé de plain-pied dans ce que les occidentaux appellent démocratie par la voie des urnes, les égyptiens se retrouvent les doigts dans le nez en très peu de temps, en trop peu de temps. 
Ils ont pensé avoir un pouvoir légitimé par la « transparence » des urnes mais ce n’était qu’illusion. Les frères musulmans avaient gagné les élections mais la suite des événements a montré que ce ne fut qu’une légitimité médiocre quand bien même ce fut à l’issue d’un scrutin universel.
On est toujours tenté de faire la comparaison entre ce qui se passe actuellement dans la Grande île et ce qui s’est passé dernièrement en Egypte. Tous deux  ont connu un changement de régime brusque et radical, leurs dirigeants ont été chacun renversés mais ils ont toutefois connu différents sorts. Pour le compte de la Grande île, à son image adepte du « moramora », elle a pris tout son temps, près de quatre ans,  pour sa transition (jusqu’à preuve du contraire) tandis que le pays des Pharaons a écourté la sienne, qui a eu tort qui a eu raison? L’Histoire ne le dira même pas! L’Histoire est encore en train de s’écrire et ce n’est pas le peuple égyptien qui dira le contraire face au chaos qui prévaut actuellement dans le pays suite au prise de pouvoir des militaires qui ont botté en touche le premier président élu du pays mais issu d’une « mouvance » ennemie des militaires depuis longtemps. 
Alors que tirer de ce qui arrive aux égyptiens? Il faut reconnaître que l’on n’a pas encore eu d’élection effective après la succession de changement de régime et de dirigeant suivi d’une  – longue – transition, mais avec des élections pleines de controverses et d’a priori comme celles-ci, à quoi pourrait-on bien s’attendre? Car déjà aux prémices de la période de campagne électorale tant de divergences et de controverses divisent le microcosme politique, qu’est-ce ça serait une fois les élections finies, les résultats publiés et le nouveau président investi? Tant de questions sans réponse qui laissent plus d’un perplexe quant à la suite des événements…