Syrie – Attendre ou pas les résultats de l’enquête de l’ONU
La Syrie retient toute l’attention diplomatique internationale. Pour Joe Biden, le vice-président américain, c’est bien le régime de Bachar el-Assad qui a utilisé des armes chimiques la semaine dernière, au moins à Damas. Les Etats-Unis se disent prêts à se lancer dans une intervention militaire, mais pas seuls. David Cameron, le premier ministre britannique annonce de son côté que le Royaume-Uni présentera une motion au Conseil de sécurité ce mercredi même. Sur le terrain en Syrie, la mission d’enquête des Nations unies a repris le travail pour tenter de relever des preuves d’utilisation de ces armes chimiques. Avant hier mardi, les inspecteurs ont dû rester à leur hôtel de Damas, la situation sécuritaire ayant été jugée trop volatile pour qu’ils puissent se rendre de nouveau sur le site des attaques du 21 août, dans la Ghouta, en banlieue de Damas. Ils sont de nouveau sur le terrain ce mercredi. Normalement, l’accord négocié avec les autorités syriennes prévoyait que les inspecteurs puissent se rendre sur ce site cinq heures par jour, pendant cinq jours. Or, pour l’instant, ils ne s’y sont rendus qu’une fois pour n’y rester 90 minutes, et sur un site qui n’était pas le site principal de l’attaque du 21 août, mais un site annexe.
Attente des résultats de l’enquête
Cette situation irrite évidemment les Occidentaux, à commencer par les Etats-Unis. Ils estiment que cette enquête ne sert à rien, ou du moins selon les termes utilisés par le porte-parole de la Maison Blanche, qu’elle est redondante avec les informations déjà connues par les services de renseignement occidentaux, à savoir, qu’il y a bien eu une attaque chimique. L’impression, côté américain, c’est que l’ONU, finalement, ralentit une action sur la Syrie. Du côté des Nations unies, l’impression est que ces mêmes Etats qui ont insisté pour avoir cette enquête de l’ONU sur place en Syrie, notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, disent aujourd’hui que cette enquête est inutile. La logique voudrait que l’on attende les résultats de cette enquête avant de prendre une quelconque décision sur une action militaire. Or, l’ONU, pour l’instant, refuse de donner un délai pour les premiers résultats de cette enquête.
Impatience grandissante
Tout ce que l’on sait, c’est que les échantillons qui ont été prélevés sur place ne sont pas analysés à Damas par les inspecteurs, mais doivent sortir de Syrie. Les Etats-Unis, et les Européens de plus en plus, perdent patience. Ils savent aussi que toute initiative au Conseil de sécurité sera bloquée par la Russie, et qu’attendre les résultats de l’enquête de l’ONU risque, en fait, pour Barack Obama d’apparaître hésitant ou faible, à un moment où il veut agir vite. De fait, un vice-ministre des Affaires étrangères, Vlamidir Titov a déclaré ce mercredi que tant que les inspecteurs des Nations unies n’auront pas présenté leur rapport, il est «inopportun» de «discuter de toute action au Conseil de sécurité». Rappelons que la mission des inspecteurs des Nations unies en Syrie s’achève ce dimanche 1er septembre.