Lors de la cérémonie de lancement officiel du projet Projermo ayant pour objectif d’accroître la productivité et la production agricole, et ce, afin de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté ainsi que de promouvoir l’emploi décent des jeunes et des femmes, le Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana s’est exprimé sur le cas actuel de la Jirama. Les usagers se sont, de plus en plus, plaint des services offerts par cette société d’Etat depuis un certains temps déjà. En réalité, les délestages sont revenus dans plusieurs villes et localités de Madagascar. Celles-ci durent de plus en plus longtemps, pour pas moins de deux heures et pouvant aller jusqu’à près de 12 heures dans certains quartiers, et cela, chaque jour. D’un autre côté, les factures des usagers ne cessent d’augmenter et la société à d’ores est déjà annoncée une hausse prochaine, pour ce mois de septembre ou au plus tard le mois prochain. Face à cette dégradation, l’Etat est considéré comme le premier responsable et de ce fait, le Chef du gouvernement ne pouvait demeurer dans le silence.

La déclaration du Premier ministre Olivier Mahafaly s’est voulu aussi fracassante que possible. « Aucun des dirigeants qui se sont succédé n’ont osé chercher une solution pérenne pour la Jirama et pour résoudre les problèmes de délestage. L’actuel Président et le Gouvernement se sont engagés à voir de près le fond du problème. Les audits sont en cours. Nous avons décelé des vols d’électricité et de carburant, des anomalies dans les contrats de la Jirama avec ses prestataires… Une liste de ces voleurs d’électricité à déjà été établie et la Jirama procédera incessamment à la coupure de leur courant », a-t-il fait savoir.

Patience

Ainsi, la Jirama se ferait dépouiller de l’intérieur même et par ses propres responsables. Certains observateurs ont déjà souligné le fait que cette société d’Etat était trop budgétivore sans réellement fonctionner comme il se doit. Les usagers sont même arrivés à dire qu’elle servait de « porte monnaie » à certains dignitaires du régime, comme tout récemment. La déclaration du Premier ministre semble être un aveu sur la culpabilité de certains des responsables au sein de la Jirama. Mais il semble également que certains usagers profitent du laxisme au sein de cette dernière pour ne pas payer des factures comme les autres. Des sanctions semblent attendre ces derniers d’ici peu. Toutefois, toujours selon le Premier ministre, cela ne se fera pas en un claquement de doigt et donc, la patience est de mise : « les problèmes de la Jirama ne pourront pas être résolus du jour au lendemain ». Dans tous les cas, cette déclaration se veut aller dans le sens, surtout, des exigences du Fond monétaire internationale (Fmi) pour l’attribution de la totalité de la facilité élargie de crédit qui a commencé à être octroyée au pays et dont la continuité est conditionnée par certains critères dont l’assainissement dans la gestion de la Jirama. Il semble que le gouvernement ait décidé de faire le grand ménage au sein de ses sociétés, car la chaine nationale connait également une situation pareille en ce moment. On s’attend donc à ce que des têtes tombent d’ici peu.

Régis Kabary