C’est aussi la saison des feux pour Madagascar actuellement et de très nombreuses forêts mais aussi de « tanety » mais apparemment, aucune préparation n’a été réalisée par le ministère concerné !

Les incendies ont réduit en cendres plusieurs centaines d’hectares de forêts entre la commune Belobaka, district de Mahajanga II et le bord du canal de Mozambique depuis dimanche. La région Boeny a pris l’initiative d’envoyer les pompiers pour limiter les dégâts mais le résultat reste négatif. L’origine des feux n’a pas encore été déterminée mais la logique tend vers un incendie criminel lié à la pratique de feux de brousse. Cette catastrophe qui frappe Belobaka, remet en danger la valeur inestimable du site qui abrite les plus riches grottes paléontologiques de Madagascar. En effet, ce site reste le berceau de découverte des restes de dinosaures et autres animaux qui ont peuplé la Grande Ile avant notre ère. Ces 7 grottes indépendantes datant de l’ère secondaire (vers 65 millions d’années) abritent de subfossiles datant de 18 000 ans ainsi qu’un lieu de culte avec des assiettes à offrandes. Belobaka abritait des hippopotames nains appelés « Lalomena » considérés comme des monstres mythiques dans les contes et légendes pour enfants malgaches.

Partout à Madagascar

Les voyageurs qui empruntent les routes nationales, remarquent que Madagascar est en feu depuis l’approche de la fin de la période des vacances. Cette catastrophe annuelle qu’aucun des dirigeants qui se sont succédé, n’a pu résoudre, s’amplifie à mesure que les campagnes de sensibilisation liées à la lutte contre la déforestation prennent de l’intensité. Du point de vue idéologique, les chercheurs associent les feux de brousse à une manifestation d’une déception populaire face à la situation politique du pays. En effet, des recherches qualitatives démontrent que le phénomène des feux de brousse se coïncide toujours avec l’aggravation de la pauvreté, ainsi que la multiplication de foyers de tension à travers le pays.

Pour leur part, des écologistes lient les feux de brousse à l’insécurité qui sévit dans presque toutes les parties de l’île. Comme ripostes aux mesures prises par les forces de l’ordre et les conventions villageoises « Dinabe », les dahalo font exprès de brûler les forêts afin de démontrer leur colère. Dans la réalité, le manque de mesure prise par le ministère de tutelle pour lutter contre les feux de forêts encourage les délinquants à perpétuer cette pratique. L’Etat a déjà annoncé, depuis l’année dernière que les auteurs de ce genre de délit sont passibles de 5 à 10 ans d’emprisonnement s’ils sont pris et que les chefs de villages risquent également d’être sanctionnés si aucun suspect n’ait été appréhendé dans sa circonscription. Pourtant, la mise en application de cette mesure reste à attendre.

J.L.R – Dom