Chinois de Mahabako Fce – 2 jours pour quitter la localité !
Comme à Soamahamanina, les chinois sont sommés de quitter les lieux d’ici demain mercredi. Mais la différence est que l’ultimatum est aussi adressé aux responsables de la société de chemin de fer Fce qui a obtenu le même délai pour remporter toutes les affaires de ces chinois.
Tout comme Soamahamanina, beaucoup ne connaissent pas la commune rurale de Mahabako Fce avant la révolte populaire qui s’y déroule depuis quelques jours. Cette localité se trouve dans le district de Manakara, région du Vatovavy Fitovinany mais le seul et unique accès reste la ligne ferroviaire Fianarantsoa – Côte Est, d’où son appellation accompagnée de l’abréviation Fce. En tout, il faut un peu plus de 6 heures de train pour l’atteindre au départ de la Capitale du Betsileo et pour finalement se trouver dans un gros village qui a très peu bénéficié du soutien de l’administration centrale. Depuis longtemps, Mahabako est connu pour sa richesse minière, notamment aurifère où une grande partie de la population vit de cette manne mais de manière artisanale. En tout cas, c’est une des exploitations les plus connues de la partie orientale de la province de Fianarantsoa et selon des indiscrétions, Mahabako produit quelques centaines de kilos d’or par an.
Même message
Malgré son éloignement, la résistance populaire des habitants de la commune rurale de Soamahamanina du district de Miarinarivo, dans la région de l’Itasy, face à l’exploitation aurifère des Chinois qui ont bénéficié d’un permis environnemental de l’Office national de l’environnement (One), est arrivée aux oreilles des plus de 10 000 habitants de l’autre commune rurale de Mahabako qui à la vue du débarquement d’autres étrangers aux yeux bridés, se sont levés tous comme un seul homme. « Mody ny sinoa » (les Chinois rentrent chez eux) ont scandé la population hier en occupant la voie ferrée de la Fce. « La population n’accepte pas l’exploitation puisqu’ils vont saccager et ravager l’environnement ainsi que nos terres et nos biens », a déclaré un habitant de la localité. Ainsi, ultimatum est lancé à leur endroit : les chinois devraient quitter les lieux d’ici demain ! Mais le même message est aussi destiné pour la compagnie qui exploite cette ligne ferroviaire de ramener les engins et les matériels de ces étrangers.
En réalité, c’est ce qui se passe aussi un peu partout dans la Grande Île : Ambohidratrimo, Ambanja, Mananjary, et entre autres à Ambalavao.
Ariane Valéry