La culture malgache en deuil – Jean Michel Razanatefy, l’étoile de la peinture s’en est allé
Le monde de la culture malgache est de nouveau en deuil. Après la mort de plusieurs artistes comme Di, Om Gui ou encore Rasoa Kininike, c’est maintenant au tour de Jean Michel Razanatefy d’aller rejoindre le Créateur. Triste nouvelle, cette étoile de la peinture malgache s’en est allée à l’âge de 81 ans. Jean-Michel Razanatefy est né le 16 novembre 1935 dans la Capitale. Il tombe dans l’art dès son plus jeune âge, ses parents étant des collectionneurs de peintures et sa famille comptant une artiste peintre. Il fait sa scolarité auprès des Frères d’Andohalo, qui consacrent une partie du programme scolaire à la peinture, mais c’est sous les enseignements de Ramasimanana Jean-Chrysostome, un peintre, que sa passion prend tout son sens.
En 1950, il rentre à l’école provinciale de dessin et de sculpture à Mahamasina où il suit des cours de peinture et de sculpture. En 1959, il tient sa première exposition personnelle avant de rejoindre les rangs de l’association des « Artistes peintres et sculpteurs malgaches » avec laquelle il participe à une multitude d’expositions entre 1960 et 1974. Parallèlement, il continue à présenter des expositions personnelles comme en 1963 à la foire de Tamatave, à New-York, Florence, puis en 1974, à Tananarive. Entre 1976 et 1983, l’art malgache est en veille, manquant cruellement de matériaux, Razanatefy ne fait plus aucune exposition. Il démontre un réel talent pour les portraits et les paysages qu’il peint tantôt dans un style impressionniste, tantôt cubiste, montrant la diversité de son art qu’il considère comme la fenêtre de sa vision de la société. Il aime exposer sur les thèmes de la vie courante. En 2007, Razanatefy remporte le premier prix pour sa peinture « Une vieille femme malgache » lors du 8ème salon d’automne de peinture et de sculpture, en Seine-et-Marne.
« Ses tableaux reflètent tous une parfaite maîtrise technique où sont soulignés à la fois la poésie des couleurs et l’équilibre de la composition. Et ses œuvres montrent d’un réalisme intensément humain. Ce fait se dégage non seulement dans ses portraits où la personnalité profonde de ses modèles est mise en évidence, mais aussi et surtout dans ses paysages qui expriment à merveille la nature intime et sauvage faite pour le plaisir de la rétine », confie un fan de ses tableaux. Et d’ajouter : « En virtuose, il sait rendre d’une façon presque inouïe ce paysage typiquement malgache où les effets de lumière sont intenses sans être violents, où règne une reposante quiétude qui évoque tacitement la douceur de vivre ». Il n’y a pas quelque temps, l’artiste a dit « Je continuerai à peindre, tant que Dieu me prête vie ! », malheureusement la vie a décidé autrement. Le décès d’une personne d’exception laisse un vide effroyable mais aussi un héritage moral considérable. En ces moments difficiles, la rédaction de Madagascar Matin présente ses sincères condoléances et l’expression de leur profonde sympathie à la famille du défunt.
T.A.