Attaque à Toamasina II – Un gendarme arrêté par le … fokonolona !
A Madagascar, le monde est à l’envers parce que ce sont les simples citoyens qui arrêtent les membres des forces de l’ordre comme c’est le cas à Toamasina II hier, et ce, après une attaque à main armée.
L’attaque s’est déroulée dans la nuit du mardi 20 septembre vers 21 heures dans le petit village d’Antanambao Nosibe, sur la Rn5 reliant Toamasina à Soanierana Ivongo. Cette localité se trouve dans le district de Toamasina II et beaucoup se rappellent d’elle pour la simple raison que le pont flottant de l’Amiral Didier Ratsiraka a justement été déposé sur le fleuve qui porte le nom de ce village. La cible des malfaiteurs qui étaient au nombre de 7 gaillards, est une boutique et ces derniers ont ramassé la somme de 2,4 millions d’ariary. Mais très vite, l’alerte a été donnée et le fokonolona s’est tout de suite organisé en érigeant des barrages un peu partout. Mieux, les habitants ont su que les visages des bandits sont presque inconnus de la zone et déduction a été faite que ces étrangers ne maîtrisent le terrain, ni les chemins pour sortir incognito des lieux. Apparemment, le fokonolona a raison puisque très vite, la plupart des malfaiteurs ont été pris et très vite aussi, ont subi la vindicte populaire. Bilan : deux ont péri de cette furie !
Tir dans les … pneus
D’un autre côté, un des membres de la bande aurait pris la route nationale à moto pour rentrer à Toamasina et ce dernier a aussi été appréhendé par le fokonolona. Après explication, il s’avère que ce dernier est un gendarme en service dans la Capitale de l’Est, et d’ailleurs, son arme, un fusil d’assaut de marque kalachnikov, est à ce moment avec lui. Du coup, le fokonolona a estimé que ce membre des forces de l’ordre fait partie de la bande et l’arme en question aurait servi à intimider les victimes. Outre les morts, on a aussi recensé trois blessés du côté des malfaiteurs si deux autres sont sortis indemnes de la confrontation avec les habitants d’Antanambao Nosibe.
Ces derniers temps, la gendarmerie nationale fait la « une » des quotidiens de la place puisqu’après le tir dans les … pneus effectué par un gendarme et qui a causé la mort d’un passager puisque la balle a traversé la tête de ce dernier et a fini dans le plafond du véhicule de marque Sprinter, à Antsirabe, voilà donc un autre qui aurait participé à un braquage en utilisant aussi son arme de service ! Peut-être qu’il est temps pour ce corps de resserrer les boulons et d’imposer réellement la discipline.
Luc Matthieu